jeudi 29 décembre 2011

JDB du 6.12.11

La séance a commencé par l'intervention de M. Dieudonné, ancien professeur du lycée s'occupant désormais de la classe prépa littéraire à Nanterre. Il nous a expliqué le fonctionnement de cette prépa où l'esprit de compétition et les notes attendues sont moindres. Le théâtre est une matière enseignée, mais la dimension théorique est beaucoup plus importante que la pratique sur le plateau qui est utilisé entre autre pour pousser la réflexion théorique. Il nous a également distribué un polycopié récapitulant les informations nécessaires.
Puis Solène et Mathieu nous ont lu leurs journaux de bords de la séance passée.
Nous avons ensuite longuement discuté de la classe, en vu du conseil de classe. Les moyennes ont été données et le manque d'investissement et de travail de certains a été souligné. La classe à un gros potentiel, mais des efforts sont à poursuivre.
Enfin Julia nous a lus une sorte d'introduction qu'elle avait formé en accumulant des extraits de Devant la parole de Valère Novarina autour du thème du langage. J'ai beaucoup aimé sa proposition et j'espère pouvoir le travailler avec elle. Nous nous sommes demandés où pourrait prendre place cet "extrait d'extraits", si cela pourrait former une ouverture, une introduction, ou encore si l'on pourrait l'organiser comme une chœur.
Nous avons ensuite commencé le travail sur le plateau.

Clémence nous proposa sa Clytemnestre nous racontant son meurtre d'Agamemnon. Le "premier essai" amena un chœur qui se plaça côté coure, terrifié par la folie de cette reine, et nous assistions au meurtre mimé par Hugo (Agamemnon) et Laëticia (Clytemnestre) en pantomime. Puis, deux couples se sont rajoutés à la pantomime (Océane et Nicolas D. & Louis et moi) en s'inspirant des séries de meurtres du spectacle de l'année dernière.
Clémence connaissait très bien son texte et m'a beaucoup touchée par sa folie et son malheur. On peut s'interroger sur la représentation des meurtres et sur la terreur qu'inspire Clytemnestre au chœur.

Nous avons continué à travailler sur Agamemnon avec la proposition de Solène et Julia (respectivement Clytemnestre et le chœur) qui se lie à la scène de Laëticia (Clytemnestre). Océane accompagnait l'entrée de Julia par du piano (Yurma "Loving you"), entrée côté jardin vers Solène couchée et endormie. Elles se parlaient près l'une de l'autre et faisaient le lien avec Laëticia sur "Ephaïstos". Clémence s'est ensuite incorporée, tentant avec Solène de créer une créature, d'où Clémence se détachait à l'arrivée de Julia afin de répéter le texte de Solène. Louise répétait celui de Julia en s'adressant à Clémence comme si elle se trouvait à 100m d'elle.
J'ai beaucoup aimé le traitement du chœur par Julia que je trouvais très original. Mais je crains que l'ajout du couple Louise-Clémence n'ajoute du comique à la scène.

Ensuite nous sommes passés à Laura qui a dansé sur le texte qu'Hugues lisait. C'était comme si les vers de Shakespeare entraient en elle et j'ai trouvé cette performance très touchante. Océanie les accompagnait au piano.

Nous avons repris Agamemnon avec Émilie en Clytemnestre lors de l'accueil du roi au retour de la guerre. Cyril le figurait. Tout d'abord elle se mis à genoux, peut être pour faire naître chez nous spectateurs un sentiment de pitié. Puis elle se plaça dans une cage imaginaire face public qui tenait lieu de tribunal. Elle allait et venait nerveusement, plaidant son texte. Enfin elle resta statique, très froide, déclamant lentement son texte.
Ma préférence a été à la troisième proposition.

Pour clôturer le travail nous avons revu la scène des fossoyeurs interprétée par Cyril et Mathieu qui jouaient ces nigauds avec un peu de jugeotte.
Je pense que cette scène peut être encore plus drôle.

Je trouve que nous avons bien avancé sur plusieurs scènes, toutes très différentes, et j'ai beaucoup aimé cette séance où de nombreuses propositions ont été travaillées.


(Si vous apercevez des fautes d'orthographes, merci de me les indiquer en commentaire pour que je les rectifie.)

mardi 6 décembre 2011

Novarina : Devant la parole :


La fin de l’histoire est sans paroles. J’oppose notre descente en langage muet dans la nuit de la matière de notre corps par les mots et l’expérience singulière que fais chaque parlant, chaque parleur d’ici. Un voyage dans la parole. Nous sommes pour ainsi dire trouer à jour, à ciel ouvert. Les mots préexistent à ta naissance. Ni instruments ni outils, les mots sont la vrai chair humaine et comme le corps de la pensée : la parole nous est plus intérieure que tous nos organes de dedans. Notre chair spirituelle c’est la parole ; elle est l’étoffe, la texture, la tessiture, le tissu, la matière de notre esprit. Le monde est par nous troué, mis a l'envers, changé en parlant. « La langue est le fouet de l’air», disait Alcuin; elle est aussi le fouet du monde qu’elle désigne. La parole est apparue un jour comme un trou dans le monde fait par la bouche humaine - et la pensée d'abord comme un creux, comme un coup de vide porté dans la matière. Les cris des bêtes désignent, le mot humain nie. La langue est en fugue, en fuite, en vrille, poursuivit, poursuivante, chassée et ouvrant. Nous apparait alors, étranger et devant nous notre corps le plus proche : le langage. Notre chair mentale, notre sang. La parole avance dans le noir. L’espace n’est pas le lieu des corps ; il n’est d’aucun soutien pour nous. Le langage le porte maintenant devant nous et en nous, visible et offert, tendu, présenté, ouvert par le drame du temps où nous sommes avec lui suspendus. Le langage est le lieux d’apparition de l’espace. Tout au fond, la parole n’est pas humaine ; elle n’a rien d’humain ; c’est une antimatière soufflée qui fait le drame de l’espace apparaitre soudainement devant nous. La parole se souvient, annonce et transmet ; elle nous traverse et passe par nous sans qu’on sache. Les mots ne sont pas des objets manipulables, des cubes agençables à empiler, mais des trajets, des souffles, des croisements d’apparences, des directives, des champs d’absences, des cavernes, et un théâtre de renversements : il se contredisent, ils chutent. La langue est une matière innommable, invisible et très concrète, sédimentée. On est dedans comme dans le théâtre de la matière universelle. C’est soudain et surgi, déchiré et non pas dévoilé. le langage porte le vide dans la matière et la brûle par dedans. La parole est le lien qui délivre. Entre les mots et la parole et la pensé, il y a un combat, une lutte depuis toujours qui ne s’arrête pas. Il a une pensé sous la pensé qui dit toujours : «va jusqu’où les mots rebroussent chemin.» La parole ne se communique pas comme une matière marchande, comme une danrée, comme de l’argent, elle se transforme, elle passe et se donne. Vivante de l’un et de l’autre, la parole est un fluide ; elle passe entre nous comme une onde et se transforme de nous avoir traversés. C’est le don de parler qui se transmet ; le don de parler que nous avons reçu et qui doit être donné. Le don d’ouvrir par notre bouche un passage respiré dans la matière. Le don d’ouvrir par notre bouche un passage dans la mort. Il y a un théâtre hors lieu où par la parole la matière de la mort est brisée et ouverte. La parole sur le monde ; elle vient enlever son cadavre. Nous parlons de ce qu’on ne peut nommer.

Journal de bord - Mardi 11 Octobre 2011

MARDI 11 OCTOBRE

La séance du mardi 11 octobre a commencé par la lecture du journal de bord de Camille. Assis en cercle nous avons dis nos textes que nous devions apprendre pour cette semaine . Océane commence avec un texte d’Agamemnon que j’ai trouvé très beau. Manon Catinat, Manon Lebeaux, Anne-Laure et Louise nous ont proposé un passage d’Agamemnon entre le Choeur et Cassandre.

Ensuite nous avons repris le travail de la semaine précédente. Jean Paul a émit l’idée que nous pourrions être un magma de corps avec des collants et des masques par dessus. Puis Océane et Cyril ont repris leur passage de Cassandre. Océane était assise sur une chaise tête baissée, Cyril tenant ses cheveux, il devait lui relever la tête pour qu’elle puisse dire son texte, mais cela n’a pas marché . Alors l’idée a été mise de côté et Jean Paul a demandé a Océane faire un exercice qui consistait à hystériser un geste. Nous l’avons donc vu se gratter le bras légèrement au début. Puis petit à petit elle a augmenté son geste en répétant les phrases que Emma lui donnait en l'engrenant.. L’idée de cet exercice est de se débarrasser de la pensée. Puis c’est au tour de Louise, Clémence, Nassim et Laetticia. Il fallait accéder à un certain niveau de jeu, un certain état. Après cet exercice Jean Paul installa 3 chaises. Il fallait partir d’une histoire tragique personnelle pour ensuite créer une histoire commune. Manon Catinat et Océane devaient toutes les deux devenir une facette différentes de la femme de Cyril qui voulait la quitter,. Ils on eut beaucoup de mal effectuer l'exercice, les filles on eu du mal à trouver un état et Cyril était trop dans la colère. Cet exercice a été ensuite repris par Louis, Hugo et Anne-Laure, c’était mieux, plus dans les attentes de Jean Paul.

Enfin jusqu’à la fin de l’heure nous avons continué la scène de la séance précédente. Cette fois-ci Matthieu, Cyril et Hugo étaient les fossoyeurs d’Hamlet et plaçaient les corps dans le Charnier qui constitue le royaume des morts et faisaient semblant de placer des pièces sur les yeux des morts pour payer le passeur. Ils devaient aussi étendre une bâche noir sur les morts ce qui permettraient de former plus facilement un bloque de matière et de cacher le meurtre d’Agamemnon. Emma eut l’idée de placer les Parques qui coupent le fil de la vie. Elles ont été interprétés par Manon Lebeaux, Manon Gouze et moi même. Mais cela ne fonctionnait pas. Jean Paul a ensuite formé une rangé de Cassandre avec les filles de la classe dont Océane, Anne-Laure, Marion et Clémence. Pour la marche d’entrée des morts il faudra prendre plus de temps .

J’ai trouvé cette séance très intéressante et impressionnante. La pièce prends forme et c’est motivant. De plus j’aime cette façon de travailler, le fait de coller des éléments les uns après les autres permet d’être plus créatif et plus original.

lundi 28 novembre 2011

V E R T I C A L . R O A D .. AKRAM KHAN !

Cet Art qu'est la danse m'est souvent très "lointain". 


Mais, je vous promets, VERTICAL ROAD, d'Akram Khan, c'est un chef-d'oeuvre ! Une véritable merveille ! 
8 ou 9 danseurs sur scène, un plateau vide, avec quelques plaques de bois en avant-scène, et un gigantesque rideau blanc opaque en fond de scène ! 
Du rythme (inspiré du KATHAK - Kathakali - , des pas "arrêtés", une synchronisation quasi-parfaite, une maîtrise corporelle, une musique avec des rythmes hallucinants - discordante puis harmonieuse -, bref : G E N I A L
Je pensais pouvoir reprendre quelques idées, par exemple, vers la fin, un des danseurs est sur le plateau, devant la toile, et le reste des danseurs est derrière, on ne distingue que leurs ombres. Et ils appuient leur mains contre le tissus, c'est vraiment beau, l'éclairage est entre les ocres et l'orange.

Je pense qu'à la fin de notre création, on pourrait imaginer une personne déclamant du Novarina, et tous les autres derrières (ou deux groupes distincts) une grande toile, et on pourrait y voir les morts d'Hamlet et d'Agamemnon ... Ca pourrait être assez joli ! 


dimanche 27 novembre 2011

Journal de bord - Mardi 22 novembre



Aujourd'hui, nous avons eu la chance de travailler au théâtre Roger Barat.
Durant la première heure, le régisseur du théâtre nous a présenté les aspects techniques du plateau. Il nous a expliqué les différents types de rideaux, d'éclairages, de projecteurs,... C'était très intéressant et aussi utile pour nos cours de théorie car pour l'épreuve écrite de théâtre, nous pouvons créer une scénographie.
Nous avons ensuite travaillé la scène des Cassandre. Au début, nous ne savions pas trop où nous placer, puis les Cassandre sont allées vers les spectateurs tandis que le Chœur (dont je fais partie) restait sur le plateau. Cette distance nous obligeait à aller chercher les Cassandre et renforçait la puissance de nos voix. Jean-Paul a proposé aux Cassandre de commencer allongées par terre, comme un amas de serpents. Elles criaient des plaintes grecques en remuant les bras, doucement, comme si c'était un rêve. Ensuite, chacune d'entre elles se séparait du groupe et se dispersait dans la salle. Cet éparpillement fonctionnait bien car leurs cris résonnaient de tous les côtés et gagnaient donc en puissance.
Afin de donner une dimension plus imposante au Chœur, huit élèves se sont rajoutés à Manon, Laura, Lila et moi. Serrés les uns aux autres, nous formions une masse représentant le peuple, effrayée par les propos de Cassandre. J'aime beaucoup jouer le choreute car cela demande un état de peur, d'anxiété extrême et de colère d'où se dégage une forte énergie. Toutefois, je dois travailler d'avantage mon texte pour savoir à qui mes paroles s'adressent exactement ; au Chœur ou à Cassandre. Anne-Laure, Emma, Catinat, Gouze et Océane dégagent une énergie une énergie dramatique très puissante en Cassandre, et cela m'aide beaucoup pour jouer le Chœur.
Romane et Nassim ont enchaîné avec la scène entre Hamlet et Ophélie, dans laquelle celui-ci rejette violemment Ophélie en lui ordonnant d'aller au couvent. Nassim était un Hamlet fou ou au bord de la folie, prenant tout l'espace par de grandes enjambées et de vastes gestes des bras. A l'inverse, Romane restait uniquement côté cour, presque immobile, terrorisée par la folie d' Hamlet. Leur jeu était totalement opposé et c'était intéressant de voir comment Nassim prenait le "pouvoir" sur Romane. Il prenait par exemple sa tête entre ses mains comme une marionnette et la secouait dans tous les sens. Cette scène était réussie.

mercredi 16 novembre 2011

Un peu de musique


En réalisant le devoir de scénographie sur Agamemnon, j'ai pensé à une musique de Ludovico EINAUDI (pianiste italien) qui s'intitule Divenire. J'y ai pensé pour la scène de Cassandre, mais on peut l'utiliser à un autre moment si vous le souhaitez. Je vous laisse le lien : http://www.youtube.com/watch?v=9qvglWAHDak.

dimanche 13 novembre 2011

Propositions pour la distribution

Propositions de jeu en date du 8 novembre 2011

Agamemnon

Choeur page 13

Julia + Camille

Clytemnestre + Choeur pages 22 à 24

Solène, julia, laetitia

L’émissaire p 33 et 34

Cyril

Clytemnestre p 44 à 46

Solène et Emilie

Choeur p 60 à 65

Lila et laura

Cassandre p 54 à 69

Catinat, Gouze, Anne-Laure, Louise, Lebeaux,

Emma, Océane ( à clarifier et réduire le texte)

Clytemnestre p 72 à 75

Marion et Clémence


Hamlet

I, 5

Emma, Hugo

II, 1

Mathieu : Polonius Océane : Ophélie

III, 1

Nassim : Hamlet, Romane : Ophélie

III, 2

Pantomime : Emma, Océane, Mathieu, Manon Catinat

Louise et Nicolas Lorange

Camille et Nicolas Doniak

III, 4

Début : Manon Gouze et Manon Catinat

À partir de 139 : Manon Lebeaux et Marion

V, 1

(fossoyeurs) Cyril et Mathieu

Ophélie où???

Clémence, Anne-Laure et Marion

lundi 7 novembre 2011

"Au moins, j'aurai laissé un beau-cadavre"

Cette pièce de théâtre nous fut suggérée par Madame Dubarry. Représentée au théâtre de Chaillot, à Paris, le metteur en scène, Vincent Macaigne, revisite Hamlet de William Shakespeare. Sa représentation prévoyait d'être "trash" selon madame Dubarry. Je n'imaginais pas à quel point.

Pour ma part, j'assistais pour la première fois à une pièce de théâtre de Paris. M'étant accoutumée aux petits théâtres de banlieues, je fus ébahie dès ma rentrée dans la salle. La scénographie était stupéfiante. J'en fus restée bouche-bée. Une étendue de verdure avait été installé en avant scène. Au centre, une fosse rectangulaire était remplie d'eau boueuse. Un crâne de chaque coté d'une énorme croix blanche était disposé derrière la fosse. Toujours en avant scène, coté jardin, un orgue avait été mis en place tandis que du coté cour, une vitrine présentait un squelette. Au centre du plateau, une gigantesque bâche blanche était étendue sur le sol. Cette bâche était en réalité un château gonflable utilisé un peu plus tard dans la pièce. En fond de scène, un buffet s'étalait tout le long du plateau, accompagné de distributeurs de boissons derrière des tables. Coté cour, on apercevait un "aquarium". Coté Jardin, un escalier tournant nous amenait à un "habitat moderne", comme un caisson. Encore au dessus de celui-ci, un écriteau lumineux " Il n'y aura pas de miracle ici" tel qu'on en voit à Hollywood s'éclairait à certains passages de la pièce. Le décor s'étendait même sur les estrades techniques près du public. Des corps était suspendus ou laissés par terre.
Lorsque j'ai vu ce décor flamboyant, j'imaginais un spectacle à la hauteur de cette scénographie...

Pour la première fois, des acteurs ont chauffé le public. On devait répéter
des phrases, aux allures de chansonnettes en tapant des mains pour marquer le rythme. L'acteur nous invita ensuite à venir sur le plateau, ce que je fis, accompagnée d'Emma, de Manon Gouze, Manon Catinat, Nicolas Doniack et Julia. J'ai trouvé ça fantastique de pouvoir marcher sur un plateau de Paris, ne serait-ce que pour apercevoir ce gigantesque et effroyable public. Ce sentiment m'a donné envie de continuer dans le milieu théâtral.
Le jeu des acteurs était fantastique. Cela m'a beaucoup fait penser à Jean-Paul. En effet, leur énergie dépasse ce que l'on peut imaginer, et la manière dont ils déclamaient leur texte rejoignaient les exercices de Jean-Paul ( comme lorsqu'il nous demande de répéter une phrase plusieurs fois de suite en l'amplifiant. Ce procédé a de nombreuses fois été entrepris durant la pièce). Le fait de voir des acteurs joués de notre manière m'a beaucoup fait plaisir. Je me suis demandée si nous procurions le même ressenti à notre public … Leur dynamisme tenait le spectateur éveillé, surpris, attentif à chaque mouvement. Les acteurs sortaient, rentraient, descendaient les escaliers puis les remontaient, tombaient, nageaient, couraient, … Le public ne s'ennuyait pas.
La mise en scène était également extraordinaire. Elle s'appuyait sur un jeu de lumière unique. Durant une scène, des projections de confettis multicolores m'ont plongés dans un univers féerique. Le quatrième mur effacé, le public était donc actif. A de nombreuses reprises, les acteurs nous interloquèrent. Leur espace de jeu n'avait aucune limite, pas même les spectateurs assis sur leurs strapontins. Cette interaction entre les comédiens et le public m'a beaucoup plus. Je me suis sentie encore plus investie que d'habitude, j'avais vraiment l'impression de jouer un rôle.

Néanmoins, le pièce m'a beaucoup dérangée. La nudité était omniprésente durant la pièce et je n'ai pas compris son intérêt excepté à un passage situé vers la fin: le roi et la reine étaient nus car ils avaient perdu tout leur bien matériel, des vêtements au château.
Ensuite, l'acteur de la troupe de théâtre du récit d'Hamlet était nécrophile. Je n'ai pas du tout compris le rapport qu'il pouvait y avoir avec le texte.
Au début du spectacle, la reine et le roi ont une relation sexuelle. Ils sont entièrement nus sur scène, et simulent l'acte sexuel sous les yeux ébahi du spectateur. De plus, ils continuent leurs ébats sexuels dans la fosse pleine de boue, qui représente la sépulture d'Hamlet Ier. Ils y retrouvent même son corps. J'ai trouvé ça très perturbant car cette scène m'a mise mal à l'aise. Les personnages n'ont aucun respect envers les autres ni même envers les morts.
Les acteurs semblaient être atteints du syndrome de la « Tourette ». Les insultes et les mots obscènes ne cessaient d'alimenter leur propos et leur dialogue. Cette modernité est plutôt agaçante. Les discussions tournent en rond et ne font pas avancer l'histoire.
Enfin, je ne sais pourquoi, Polnius viole Ophélie. C'est scène est représentée la plus explicitement possible. Il s'agit de la scène qui m'a le plus choquée. Je trouve que ce passage n'a nullement sa place dans ce spectacle, qu'elle n'apporte aucun intérêt et qu'elle est d'une vulgarité sans égale.

La tournure que prît le spectacle fut incompréhensible. Elle est surplombée de nudité, d'inceste, de vulgarité, d'insulte, et bien d'autres. Cette pièce est sans aucun doute très moderne. Cependant, je reste réservée sur le fait qu'il se doit obligatoire d'instaurer de telles insanités pour créer un spectacle dît «moderne».

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Journal de bord : Mardi 18 Novembre 2011

Cette séance fut à mon goût, spéciale. En effet, pendant les deux premières heures, nous avons discuté et lu de nombreux extraits des œuvres aux programmes. Jean-Paul et madame Dubarry nous ont interrogés sur nos ressentis. Notre approche des textes est plutôt insolite. Nous avançons par « tâtonnement », par élan de création et d'imagination ce qui nous laisse perplexe. N'ayant pas pour l'instant de fil conducteur précis, nous avons du mal à imaginer le projet futur, ni dans quelle direction nous orienter. Cette discussion a soulevé de nombreux questionnements, auxquels nos professeurs ont répondu. Nous devons avoir confiance en eux, être plus réceptif à leurs conseils. De plus, le projet dépend de nos propositions et de notre investissement qui seront, bien sûre, pris en compte lors de l'établissement de la mise en scène.

Jean-Paul nous fît part de ses idées pour quelques scènes qu'il avait relevées lors de sa dernière lecture d'Hamlet. Il nous proposa de travailler sur la première scène de l'acte 5, celle des fossoyeurs. Les rôles ont pour l'instant été retenus par Mathieu et Cyril. La quatrième scène de l'acte 3 qui confronte Hamlet et sa mère fût également suggérée. Enfin, madame Dubarry nous incita à nous intéresser à la pantomime de la page 188. Elle pourrait nous permettre d'utiliser de nombreux accessoires ou même d'incarner des éléments du décor tel que des fleurs.

Nassim et Romane ont préparé un passage d'Hamlet qu'ils ont lu. Nous avons également repris la scène de Cassandre avec le chœur dans Agamemnon. Anne-Laure, Manon Catinat, Emma et moi-même avons incarné Cassandre tandis que Louise, Manon Lebeaux, Lila et Laura représentaient le choeur. Cette scène paraît très longue, il faudrait envisager un redécoupage des textes ensemble.

Après ce débat, nous avons enfin été sur le plateau. Le « PAN » et le « Chat » nous ont permis de nous dégourdir. J'apprécie beaucoup ces « jeux » puisqu'ils me permettent de me « réveiller », de commencer à rentrer dans le jeu et d'être attentive à ce qu'il se passe sur le plateau. Ensuite, l'exercice suivant invitait douze personnes à s'assoir sur une chaise. Cette exercice nous était connu puisque nous l'avions pratiqué l'année dernière. Il consiste à effectuer une même action selon un critère différent. Par exemple nous devions nous lever en : nous énervant, en enfilant un manteau en état de colère, et en sortant agacé. Puis ces actions ont été reprises et modifiées. L'état avait changé. La joie, la tristesse, la maladie, le rêve, l'amour, la peur,... ont successivement été représentés. Ensuite, nous ne devions plus nous lever mais nous assoir sur : un savon, une punaise, une crotte de pigeon, de la colle, un oeuf, du feu, un bébé, de la peinture,... J'apprécie cet exercice car il suscite notre imagination.

Enfin, cette séance se termina sur un second exercice. Quatre verbes d'actions nous sont dictés. Le but étant de construire une histoire sans rajouter de verbe. Les consignes furent : dormir/courir/pleurer/ danser/ tomber/ suffoquer/ faire le guet/ se promener/ se cacher/ s'immobiliser … Je trouve que la principale difficulté de cet exercice est de ne pas rajouter de verbes d'actions. Cependant, je porte beaucoup d'intérêts au mime. Il nous invite à réfléchir sur la manière qui permettra au spectateur de nous comprendre. Ainsi, nos gestes doivent être clairs et amples.

dimanche 6 novembre 2011

Journal de bord du 18/11

Cette séance était la dernière avant les vacances. Retour sur ce qu'il s'est passé.
Après l'éternelle lecture des journaux de bord, nous n'avons pas commencés à jouer tout de suite. En effet une très longue discussion qui portait sur nos attentes, nos idées, notre ressenti, a eu lieu entre les professeurs et les élèves. Il y avait beaucoup d'interrogations de notre part : Où allons nous?, Allons nous favoriser une des trois pièces au programme ou allons nous créer une forme particulière dans laquelle les trois pièces seraient présentes?.... . Madame Dubarry et Jean-Paul nous ont expliqués que pour l'instant, ils ne savaient pas, qu'il fallait qu'on se laisse porter par ce qui se créait au fur et à mesure des séances. Je pense que c'est pour ça que nous sommes un peu sur la réserve car pour l'instant, rien n'est défini , rien n'est organisé ni structuré. Il faut que nous fassions confiance à nos professeurs qui nous ont assuré que nos idées, nos envies seraient prises en compte.
Ensuite, Jean-Paul nous a proposé de travailler sur la scène des fossoyeurs à la fin d'Hamlet ( acte 5 scène première). C'est Mathieu et Cyril qui ont pris en charge la lecture de cette scène. Notre comédien nous a aussi proposé de travailler sur la scène entre Hamlet et sa mère ( acte 3 scène 4) ainsi que sur la pantomime page 118. Madame Dubarry nous propose de travailler avec des accessoires pour cette pantomime , par exemple pour représenter la reine, nous pourrions utiliser une couronne;mais aussi utiliser notre corps pour représenter les arbres, les fleurs ...
Nassim et Romane nous ont présenté la scène qu'ils avaient travaillé ensemble. Il s'agit de celle entre Hamlet et Ophélie (page 107 à 110). Anne-laure, Manon.C,Manon.L,Manon.G,Emma et Océane prennent en charge le Passage d' Agamemnon page 54. Lila et moi faisons le Choeur.
Une fois cette très longue discussion, qui a duré deux heures, terminée, nous avons fait, durant la dernière heure, un chat et un "pan" pour nous réveiller. Après nous avons fait un exercice qui ne nous était pas inconnu car nous l'avions fait l'année précédente. Il y avait sur le plateau, douze personnes assissent sur des chaises. Elles devaient se lever puis s’asseoir en fonction des consignes de Jean-Paul qui étaient: on se lève énervé, on enfile son manteau énervé puis on sort énervé; les mêmes actions ont été refaites mais cette fois-ci en étant heureux, triste, malade,rêveur, amoureux, peureux.... puis on devait s'asseoir sur notre chaise en imaginant qu'il y ait un savon, une punaise, une crotte de pigeon, de la glu,un oeuf, du feu, un bébé etc. Pour clôturer cette séance, Jean-Paul nous a donné quatre verbes d'actions tels que: dormir-courir-pleurer-danser, chanter-danser-tomber-suffoquer, faire le guet-se promener-se cacher- s'immobiliser ..... et nous devions en mimant ces quatre verbes d'actions raconter une histoire cohérente. La difficulté de cet exercice est de raconter une histoire qui tient la route sans rajouter un cinquième verbes d'actions.

mercredi 12 octobre 2011

Encore du Brecht

On écoute souvent Le chant des canons, mais on écoute moins souvent Jenny ! Et pourtant, en trainant sur Youtube, j'ai trouvé ça, et ça vaut cinq minutes de son temps http://www.youtube.com/watch?v=V9Ro6Qyv97U

Catinat

dimanche 9 octobre 2011

04 Octobre 2011 : 4ème séance.


Aujourd'hui, après la traditionnelle lecture des journaux de bord, Laura nous annonce qu'elle a une musique qui va parfaitement avec le premier exercice que l'on a fait la semaine précédente. Nous avons donc attentivement écouté « La Genèse » d'Armand Amar, une musique très touchante. Une voix s'élève, on pense à une prière voir à un appel à la prière musulman. J'imaginais Clytemnestre amener les cadavres d'Agamemnon et de Cassandre dans Agamemnon d'Eschyle. Mais Jean-Paul voulait travailler Novarina sur cette musique.

Il a donc demandé des volontaires qui connaissaient des bouts de textes, peu de personnes y sont allées : Clémence, Cyril, Nassim, Louise et Laura. Hugo a mis la musique, ils commençaient au sol, devaient se laisser guider et parler lorsqu'ils étaient prêts. Romane se baladait entre eux et Jean-Paul lui soufflait doucement le texte d'une voix neutre en la suivant, elle le répétait d'une façon triste, apeurée. C'était très beau, j'y voyais des soldats mourants à terre et Romane représentait « la mort ». Emma a ensuite remplacé Jean-Paul qui a demandé à ce qu'un petit groupe se place pour créer « l'éternel ». J'y suis allée, mais nous ne savions pas quoi faire, après plusieurs tentatives nous avons réussi à construire deux lignes face à face, debout, et nous faisions passer des corps invisibles au dessus de nos têtes pour symboliser les arrivées.

Ensuite, Jean-Paul a eu l'idée de faire la « marche des corps », c'est à dire qu'en partant de cour nous portions certaines personnes comme si on revenait de guerre avec les soldats décédés, c'était solennel, et nous les posions à jardin en ligne, pieds contre têtes. Les « porteurs » s'allongeaient également avec eux et nous avions créé « l'éternel ». Clémence, Nassim, Louise et Laura étaient tombés au milieu de la scène et Romane faisait son entrée avec Emma à ses côtés. Nassim les suivit et on aurait dit les gardes de la mort.

Puis Océane était face à Romane qui s'adressait à « l'éternel » , lorsqu'elle avait terminé de dire son texte, elle se mêlait à nous et faisait partie des morts. Océane, ayant appris un passage de Cassandre, se met à côté de Cyril face public et tout en récitant son texte Cyril la plonge dans une bassine d'eau. C'est un rappel d'Ophélie dans Hamlet de Shakespeare.

Cette petite improvisation qui est sans doute devenue une scène de notre représentation est bouleversante et très belle visuellement.

Nous avons repris deux ou trois fois l'exercice de la semaine dernière (présentation des personnages) et Anne-Laure a eu la bonne idée de faire cette scène après celle que nous venions de créer, ainsi c'est comme la présentation des nouveaux morts. Un pot de bienvenue en enfer.



samedi 8 octobre 2011

Petite parenthèse

Aujourd'hui c'est tout juste dimanche, et j'ai quelques petites choses à partager.


Crave, Sarah Kane

On nous a parlé de Sarah Kane l'année dernière, pendant la petite forme Des Fidèles. J'avais retenu le nom et lu la plupart de ses pièces. Elle en a écrites cinq avant de se suicider. Je précise qu'elle s'est suicidé parce que, tout d'abord, je sais que ça intéresse toujours. C'est un rapport plutôt morbide que l'on entretient avec les dramaturges, auteurs, peintres, cinéastes, etc. Mais avant de se suicider, Sarah Kane a écrit cinq pièces. Ce sont des formes étranges, voire très étranges, parfois très violentes.
Dans Manque (Crave en anglais), je retiens un monologue, monologue de A. Il me touche entièrement. C'est léger mais grave. Donc, je le relisais et je suis tombé sur une vidéo sur YouTube, où deux acteurs jouent ce passage. Déjà, je trouve qu'ils jouent bien. J'adore les fragments, le passage entre l'homme et la femme; cela permet vraiment de retranscrire l'ensemble du monologue. Puis, ce que j'adore aussi, c'est le décor. Ce haut d'immeuble, ces nuages en haut, les toits puis la lumières parfois...
Je vous passe ça.


http://www.youtube.com/watch?v=NV-zzojbtfA&feature=related




DRIVE

Maintenant, il est question de cinéma ! Il faut aller voir Drive. Ce n'est pas un film bourré d'action, au contraire. Il s'agit d'un homme dont on ne sait pas grand chose, qui ne s'exprime pas beaucoup, et qui cherche à ressentir quelque chose. Le réalisateur dirait que c'est l'histoire d'un gars qui écoute de la pop des années 80 dans sa voiture pour ressentir quelque chose. Mais bon, la musique pop est dans la bande originale, mais jamais le personnage ne l'écoute directement. C'est aussi une histoire d'amour. Histoire particulière, et que je trouve très belle. Tout d'un coup, ce gars qui conduit des voitures, qui est mécano, cascadeur et chauffeur de mafieux la nuit, ressent quelque chose. L'acteur est formidable. Il ne parle presque pas, mais fait tout passer dans son regard et son visage. Mais ce gars est un psychopathe. C'est dommage. Derrière ses apparitions de beau jeune homme, ce gars est un psychopathe et un héros de cinéma. Bref, je ne développe pas beaucoup. Il faut aller le voir, c'est tout.

Au moins pour la scène de l'ascenseur. Grand grand moment de cinéma.


Je ferme la parenthèse.

Pour ceux qui ont aimé la musique de Laura, j'en ai une qui ressemble ( sans commentaire, je sais que c'est la BO de Mission Impossible 2 haha. )

Merci Hans Zimmer.

http://www.youtube.com/watch?v=j3iAzdbg3mo

Journal de Bord, le 04/10/2011

Aujourd'hui, après avoir fait la traditionnelle lecture des journaux de bord, nous avons analysé les différentes interprétations des personnages énumérés par le déséquilibriste dans l'Acte Inconnu.

Jean-Paul, inspiré par « Le Geste Psychologique » d'Anton Tchekov, nous a expliqué que moins l'on cherche à illustrer un personnage, plus on lui donne du sens. Ensuite, Laura nous a fait écouté une musique magnifique et inquiétante à la fois, classique avec une voix et des sonorités au consonances orientales, d'Armand Amar, intitulée « La Genèse ». Ce nom rappelle le travail de V. Novarina sur la Genèse, il a en effet traduit la bible, et pour lui la création est une « genèse constante ».

Nous avons ensuite commencé une improvisation sur du texte extrait de l'Acte Inconnu , pour ceux qui en avaient appris. Comme j'étais aphone, je n'ai pas pu participer oralement. Clémence, Nassim et Cyril se sont portés volontaires, ainsi que Laura et Louise pour de la danse. Ils devaient tous les cinq partirent du sol, dans une mouvance lente, portée par la musique apportée par Laura, et faire émerger des émotions. Leur progression était émouvante, leur voix et leur ton parfaitement accordés sur la musique, particulièrement celle de Clémence, qui a une voix qui porte très bien pour le théâtre, une voix très juste. Puis Romane est rentrée sur le plateau, Jean Paul à côté d'elle lui dictant du texte d'une voix neutre. Romane répétait avec une voix très triste, empruntée par la douleur, mais sans en faire trop, tout en traversant le plateau, lentement, et debout contrairement aux autres toujours au sol. Ils ne soulevaient leur corps du sol que pour dire leur texte, tout en jouant sur les répétitions, comme si le texte les tirait vers le haut, puis ils retombaient au sol, dans un état larvaire. Emma remplace ensuite Jean Paul pour dicter le texte à Romane, et cependant même si sa voix est elle aussi très juste, je trouve que deux voix féminines rendent moins bien dans la répétition. Le groupe a recommencé plusieurs fois l'improvisation, et les autres devaient rentrer quand ils le sentaient pour donner une phrase ou un geste, un mouvement. Un deuxième groupe s'est formé sur le plateau à l'évocation de « l'éternel » dans le texte de Romane. La plupart des personnes de la classe restantes le composait, dans un ensemble de corps pouvant représenter plusieurs espaces : la mort, les visions de Cassandre et celles d'Hamlet, les Enfers d'Hadès...
Puis Nassim rejoint Emma, et encadre Romane avec elle. On recommence à nouveau l'improvisation, cette fois Nassim commence à parler sans la musique, et avec les corps qui rampent au sol, cela crée un effet étrange, dérangeant. La musique s'entend petit à petit, Romane rentre, dramatique, encadrée par Emma et Nassim. Anne Laure sur une chaise, et Clémence toujours au sol dansant avec Louise, elles ont toutes deux du texte. Puis s'ajoute Océane, à qui Romane répète tout ce que lui dicte Emma, l'éternel d'Océane est Romane, l'éternel de Romane est le groupe à l'autre bout du plateau. L'effet est dramatique. Puis c'est Laura qui remplace Océane, tout en dansant. Tous les corps convergent ensuite vers l'éternel, la masse compressée et oppressée de personnes. Le plus difficile sera de trouver des espaces de paroles, de se coordonner afin que chacun participe. Jean Paul a ensuite l'idée de faire évoluer l'idée que le texte tire la personne vers le haut, et que celle ci retombe quand elle a terminé sa réplique; ainsi, Louise doit « tirer » Clémence vers le haut, qui a comme des sursauts mais retombe dés qu'elle se tait. Viens se greffer ensuite une nouvelle idée, sur la formation de l'éternel. Nous le formons avec des « cadavres », tirant d'autres cadavres, en traversant tout le plateau pour ensuite nous placer en épi, allongés au sol. Avec Manon Catinat et Mathieu, nous portons Manon Gouze, ils lui tiennent les bras, et ses jambes reposent sur mes épaules. Une fois tous les corps placés en épi, l'éternel se forme, deux lignes face à face, puis nous mimons une vague avec les bras, pour interpréter les corps qui passent dans l'au delà. Cette création toute entière relie les 3 oeuvres du programme,
Hamlet de William Shakespeare, Agamemnon d'Eschyle et bien évidemment L'Acte Inconnu de Valère Novarina, par exemple les cadavres sont ceux des 3 pièces, Agamemnon, Cassandre, Ophélie, etc.. De plus, pendant le déroulement de toute cette interprétation, nous allons rajouter Cyril déguisé en monstre, qui plongera la tête d'Océane dans l'eau, récitant un texte de Cassandre pendant ses quelques moments de respiration, évoquant là encore Ophélie dans l'eau.

Costumes & accessoires à réfléchir : robes blanches donnant l'impression d'être transparentes, voile rouge transporté par la vague de l'éternel.


Anton Tchekhov : http://fr.wikipedia.org/wiki/Anton_Tchekhov
Armand Amar - La Genèse : http://www.youtube.com/watch?v=PKgg0RdXGXA

lundi 3 octobre 2011

Un petit air de musique dans notre spectacle!

J'ai trouvé une musique, qui je pense, collerait avec le premier exercice que nous avons fait la semaine dernière et qui avait beaucoup plu à Madame Dubarry ainsi qu' à Jean-Paul; il s'agit de l'exercice où, à la fin, après notre exploration dans la forêt et dans une mystérieuse demeure, nous tombions soudainement au sol pour former un bloc de matière.
La musique s'intitule" la genèse" et le compositeur est Armand Amar. De plus, si nous décidons d'incorporer cet exercice dans notre spectacle, la musique serait un véritable atout selon moi car nous aurions mélangé plusieurs arts.
je rapporte le cd demain pour que nous puissions tous l'écouter pendant l'heure de théâtre.
Laura.

vendredi 30 septembre 2011

Le théâtre de Sartrouville à Montesquieu


Ce serait vraiment intéressant de rendre compte de l'intervention de la scénographe Stéphanie Mathieu dans notre classe et aussi de la petite forme portée par Amaury de Crayencour, L'Opéra d'un sou. Qui s'en charge?

mardi 27 septembre 2011

Aujourd'hui, mardi 27 septembre 2011



Aujourd'hui, mardi 27 septembre 2011


Nous avons commencé la séance dernière, comme toutes les séances dernières, par le traditionnel journal de bord. Ce n'est qu'après, une fois bien conscient que nous étions en théâtre et avec en mémoire ce que nous avions déjà fait, que nous avons participé à une expérience étrange. Nous ne savions pas vraiment ce que nous allions faire. Jean-Paul lui-même ne paraissait pas très sûr. Mais, malgré tout, en bons élèves de théâtre, nous n'avons pas hésité; nous étions déjà debout, prêt à exécuter n'importe quoi. Tout d'abord, il s'agissait de marcher de plus en plus lentement, trouver un rythme en commun avec nous autres, blocs de matière ambulants; une fois ce rythme acquis, nous sommes entrés dans la forêt. Jean-Paul nous racontait une histoire, la nôtre. Et nous le vivions en direct, au fil de ses mots. L'ambiance, comme nous l'a fait remarqué Madame Dubarry, se rapprochait du conte. Pour mon compte, je pensais à Hansel et Gretel. Je parvenais à imaginer la forêt, l'obscurité et cela m'effrayait vraiment. Lorsque nous sommes rentrés dans la maison abandonnée, à l'odeur bizarre et aux images familières, je ne voulais même pas m'endormir, de peur qu'une personne surgisse et me fasse griller dans le feu que je venais d'allumer. J'imaginais la situation, mais je m'y sentais détaché; je remarquais bien que la cheminée n'était rien d'autre qu'un radiateur dans un Lycée. Je ne suis pas entièrement rentré dans l'exercice, mais je l'ai tout de même trouvé pertinent. Quand, à la fin, nous étions à terre, comme une autre matière, et qu'il fallait sortir nos phrases de L'Acte Inconnu, elles venaient vraiment de quelque part. D'où, je ne sais pas. Mais de quelque part, assurément. Je pouvais sentir ma phrase: "Ô mort, ne pète pas si haut ta victoire."; phrase choisie au hasard que j'apprécie beaucoup par ailleurs.


Ensuite, avec nos phrases, nous devions interagir avec les autres et leurs phrases. Ce que nous disions, après tout, ne comptait pas. Ce qui avait de l'importance, c'est ce que nous faisions dire à ces mots. Pris dans l'énergie, cela prend du sens. J'ai beaucoup aimé cette exercice, et je me voyais bien continuer des heures ces dialogues qui ne tournaient pas en rond. La révélation de la séance fut que nous étions tous de la matière, sur scène, avec du Verbe dedans, et que nous mixions le tout. Cela me va.


L'exercice suivant était celui que nous avions préparé chez nous: interpréter les personnages de la pièce de Novarina, sachant que certains noms éveillent plus une image qu'un sens concret. Ce fut un exercice très intéressant, puisqu'il s'agissait sans cesse d'avoir une idée, de réfléchir sur ce qu'invoquaient en nous les mots de l'auteur, et je réalise qu'un comédien peut faire beaucoup de chose avec les mots. En vrac, je me souviens de l'enfant qui mord le sol de Louise qui, machiavélique, se moquait de nous qui ne mangions pas le sol; des hommes à triple base; de l'accouchement compliqué de Nicolas Lorange (Louis étant peu convaincu de l'intérêt de la naissance); d'un enfant celluloïd particulièrement atteint; d'une goûteuse peu satisfaite, etc...Nous avons souvent repris l'exercice pour le peaufiner.


Nous avons parlé du fait que nous pouvions faire surgir des passages des trois oeuvres au programme instinctivement, en collant des morceaux avec des similitudes qui pourraient facilement se suivre; nous avons également parlé de cette histoire de matière, en donnant l'exemple que des personnes pourraient être une rivière, Ophélie couler dessus, et que cela serait une sorte de réminiscence de Cassandre, elle verrait cette mort et ce serait un souvenir, un fantasme un rêve. J'aime l'idée que les oeuvres peuvent communiquer entre elles, de les cuisiner ensemble.


À la fin, nous avons fait un exercice qui consistait à...Je ne sais pas trop. Jean-Paul, encore une fois, ne savait pas trop. Mais nous avons quand même tous fait avec ce pas trop pour construire quelque chose ensemble. Il y avait trois groupes. Mon groupe a construit une sorte de statue de plusieurs corps, nous disions nos phrases puis nous essayions de jouer avec, au final le résultat fut vraiment pertinent, une situation se créait et nous racontions une histoire.


Voilà tout pour ce mardi.

dimanche 25 septembre 2011

Jounal de bord - Mardi 20 septembre

Cette seconde séance de l'année a débuté par l'intervention de Ludovic du théâtre de l'Apostrophe. Comme l'avait fait Dolly la semaine dernière, il nous a présenté les spectacles que nous allions voir pendant l'année. Il nous a également présenté d'autres pièces susceptibles de nous intéresser. Plusieurs d'entre elles m'ont donné envie de les voir comme Gardenia, jouée par d'anciens travestis, ou encore une pièce sur la Vénus Noire : Have you hugged, kissed and respected your brown Venus today ?, et aussi une histoire d'amour vécue par des enfants : Quand j'avais 5 ans je m'ai tué. J'ai trouvé l'intervention de Ludovic intéressante car nous avons pu bénéficier d'informations complémentaires sur les spectacles au programme, mais aussi sur les autres montés à l'Apostrophe. Il nous a présenté la pièce de Wajdi Mouawad, Des Femmes, regroupant trois tragédies de Sophocle : Antigone, Electre et les Trachiniennes. Nous avons appris que Bertrand Canta avait participé à la bande-son rock, ce qui nous a tous surpris. Il nous a aussi parlé de la pièce Du moins, j'aurais laissé un beau cadavre, qui est une version d'Hamlet montée par Vincent Macaigne. Cette version apparemment violente et "trash" me tente beaucoup !

Après cette première heure, Mme Dubarry nous a annoncé que le mercredi 28, nous aurons la chance de rencontrer Stéphanie Mathieu, la scénographe de l'Opéra de Quat'sous. Nous assisterons ensuite à une petite forme sur cette pièce. Après la lecture des journaux de bord très complets d'Emilie et Océane, nous avons écouté des musiques de Kurt Weil tirées de l'Opéra de Quat'sous. Allongés par terre les yeux fermés, nous avons été transportés dans l'univers brechtien, avec une pointe de nostalgie quand est passé "Le Chant des canons". Cela m'a replongé dans notre spectacle de l'an dernier et c'était très agréable.

Afin de nous réveiller un peu, Mme Dubarry nous a proposé le jeu du "chat". On désigne un chat qui doit toucher le plus de personnes possible. Ces dernières, pour ne pas être éliminées, doivent dire le nom d'une autre "souris" avant d'être touchées par le chat. La personne dont le nom a été prononcé devient à son tour le chat. Malgré son aspect enfantin, ce jeu est très intense moralement et physiquement car il demande une grande concentration pour les prénoms et les déplacements. Après une lutte acharnée, Bovi, Nico et moi avons fini finalistes.

Pour continuer dans cette énergie, nous avons fait un "Lucky-Luke" (ou un "Pan"). En cercle, nous devions éliminer nos adversaires en leur tirant dessus le plus vite possible. Après un grand nombre de "pan !", Laëticia et moi avons été les seules survivantes.
Pour finir cette séance, nous avons tous choisi une phrase de Novarina dans l'Acte inconnu. En cercle, nous l'avons répétée chacun notre tour de plusieurs façons comme "parler à un sourd", en colère, en chantant, en séducteur et en dictateur.

vendredi 23 septembre 2011

"Au moins j'aurai laissé un beau cadavre"

Madame Dubarry nous avait parlé d'un spectacle de Vincent Macaigne : "Au moins j'aurai laissé un beau cadavre" qui sera représenté au théâtre de Chaillot à Paris. Je vous propose qu'on y aille en groupe, par exemple  le dimanche 6 Novembre à 14h30.
Les tarifs (si l'on y va en groupe) sont : 11€ pour les -18ans, et 13€ pour les 18-25ans.
Qui est intéressé ?
Voici le lien : http://theatre-chaillot.fr/theatre/vincent-macaigne/au-moins-j-aurai-laisse-un-beau-cadavre

Il faudrait qu'on réserve au plus vite !

mercredi 21 septembre 2011

Mardi 20 septembre

Aujourd’hui, un intervenant du théâtre de l’apostrophe est venu nous présenter les spectacles que nous allons voir au cours de l’année, ce qui n’était apparemment pas prévu. Je trouve vraiment intéressant qu’on vienne nous parler de ces spectacles et de ceux que nous n’avons pas prévu d’aller voir dans le cadre du lycée, car personnellement, cela me donne encore plus envie d’y aller. J’aime beaucoup le fait que les théâtres proposent des spectacles mettant en scène différentes disciplines, et je suis très curieuse de voir des spectacles autres que des pièces de théâtre.
Apres cela, nous avons lu les journaux de bord de Océane et Emilie, très complets, qui détaillaient la première séance de cette, je l’espère, dernière année.

Madame Dubarry nous a par la suite fait allonger par terre, de façon à se détendre, afin de pouvoir apprécier (ou non) pleinement les quelques chansons de l’Opéra de Quat ’sous qu’elle nous a fait écouter. Je dois dire qu’en entendant le Chant des Canons, cela m’a fait tout drôle, et je sais que je ne suis pas la seule. Comme je l’ai dit ensuite, en entendant ces musiques, j’avais l’étrange impression d’être dans une sorte de cours des miracles, cela ‘’dépayse’’ totalement.

Apres la pause, Madame Dubarry nous a proposé un chat, pour notre plus grand plaisir à tous. Le jeu du chat ne nous était pas inconnu, car nous l’avons beaucoup pratiqué l’année dernière, et il ne faut pas se fier à son nom, c’est un exercice assez important, car il est basé sur l’écoute. En effet, le jeu consiste à désigner un chat pour toucher le maximum de personnes possibles, lesquelles lorsqu’elles s’apprêtent à être touchée doivent dire le nom d’une personne si possible le plus loin possible qui va devenir chat à son tour. Il faut vraiment beaucoup de concentration pour ne pas être éliminé dès le début, mais cela reste vraiment une partie de plaisir. Madame Dubarry voulait ensuite nous faire faire des petites improvisations par groupe, mais nous avons à la place suggérer le jeu du bang, également très pratiqué l’année dernière. Cet exercice se passe en cercle, une personne au milieu cite le nom d’une personne qui doit se baisser, incitant les deux personnes a ses cotés à se ‘’tirer’’ dessus et à dire BANG le plus vite possible. C’est également un exercice de concentration et d’écoute, qui est très agréable.

Pour terminer la séance, nous avons tous choisis une phrase au hasard dans L’acte Inconnu de Novarina, puis nous nous sommes mis en cercle. Madame Dubarry nous donnait une consigne de jeu, et nous devions tour à tour dire notre phrase selon la consigne donnée. Nous avions déjà fait cet exercice l’année dernière avec des phrases données, mais il y a une très grande différence avec l’année précédente, maintenant, tout le monde ose et se donne à fond, ce qui est vraiment super ! Nous avons commencé par dire notre phrase comme si la personne en face ne comprenait rien, puis avec un air de séduction, ensuite, en étant en colère, puis en chantant (ce qui est ma partie favorite, car le résultat est vraiment, vraiment très drôle), ce qui d’après Madame Dubarry, a révélé certains talents cachés chez certains.

Journal de bord du mardi 13 septembre 2011

A l’occasion du premier cours de théâtre de l’année, Jean-Paul nous a fait la surprise d’être là alors que nous ne devions le voir que la semaine suivante. Chacun ayant lu la pièce de Novarina, L’Acte inconnu, pendant les grandes vacances, nous avons commencé de suite à l’exploiter pour commencer à travailler.

La séance a débuté sur la lecture d’un passage de Devant la parole, texte théorique de Novarina à propos de son théâtre. Nassim a essayé le premier avec la consigne d’être “capable d’investir de la matière verbale physiquement et émotionnellement”, sur laquelle repose l’ensemble de la thèse dramaturgique de l’auteur aisni que notre projet de travail sur son oeuvre. Au centre de nous-tous, Nassim a joué avec sa lecture en s’inspirant plus ou moins d’un genre de général allemand, en écho à notre projet de l’an passé. Ses nombreux gestes et onomatopées ont ainsi dynamisé un texte simplement théorique. C’est ensuite Manon Catinat qui a tenté l’expérience avec la recherche d’un défaut physique. Cela-dit, l’instabilité de la démarche qu’elle proposait s’est finalement révélée un peu moins intéressante que sa seconde proposition dans laquelle elle nous offrit un jeu beaucoup plus intimiste, à genoux, sur le désespoir. En complétant avec l’intervention de Louis sur le clown qui a suivi, cet exercice nous a permis de démontrer l’importance du corps et de l’attitude physique dans le jeu, dans l’idée que la parole n’est “que de la matière”, un outil.

Nous avons ensuite pratiqué un exercice sur la circulation entre les états (amour, colère, folie et tristesse) représentés par quatre personnes servant se supports à celle qui jouait. Océane commença avec une phrase tirée de L’Acte inconnu, son jeu était très dynamique et clair selon chaque état, le conseil qui lui a été fait était de laisser l’énergie travaillée sur un support la propulser naturellement vers les autres, comme un “acrobate des sentiments”. Le résultat de cet exercice a montré l’importance des variations et du laisser-aller dans dans le jeu, et plus précisément les nombreux états accordables avec une meme phrase.

Deux groupes ont après ça pratiqué l’exercice d’introspection sur un évènement dramatique. Le principe était de s’imprégner au maximum de ses émotions pour les exploiter dans notre jeu, qui gagne alors une plus grande justesse. Les phrases prononcées dans cet exercice doivent tout de même être suffisamment longues pour donner du sens à notre état, de manière à “porter une situation de la vie à son paroxysme” comme avait dit Claudel.

Pour finir les deux premières heures, nous avons pratiqué l’exercice de la “machine”, du roulement entre quatre rôles, ou états, chacun chargé de voler la vedette à l’autre. Il y a alors quatre perosnnes jouant à tour de rôle un bonimenteur, quelqu’un qui meurt, un grimacier et un monster. Cela nous permet d’exploiter plusieurs états très différents à la suite, tout en allant au bout de notre énergie : on voit alors qu’il faut se montrer généreux dans son jeu.

La séance s’est achevée avec l’intervention de Dolly, du théâtre de Sartrouville, qui est venue nous présenter les pièces que nous allions voir dans l’année : L’Opéra de quat’sous, Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé, Gemelos et Du Goudron et des plumes.