lundi 30 janvier 2012
Modification Novarina
vendredi 20 janvier 2012
Gemellos
samedi 14 janvier 2012
séance du 10/01/2012
Louise s'est lancée et jouait une schizophrène sur du Novarina, elle se défigurait, courrait, hurlait suite à la demande de Jean-Paul. Elle prenait un plaisir intense à jouer cette scène et elle le transmettait au public. Je la trouve très douée dans ce parti-pris.
Émilie a pris la suite, toujours du Novarina. Elle faisait une vieille dame aigrie qui déteste le théâtre, elle a eu du mal à se concentrer à cause du bruit autour. Elle y est finalement parvenue et était très bien. Elle faisait une vieille femme très stricte, très coincée. Je pense qu'elle pourrait être encore meilleure dans ce rôle. Romane lui a suggéré de faire un enfant qui fait un caprice. Je suis d'accord avec Jean-Paul, on ne voyait pas le texte de la même façon mais la première version était meilleure. (p105)
Nassim a rejoint Émilie pour faire une autre scène (p152). Une mère et son fils traversent le plateau en se disputant. Ils devaient jouer ça comme si la dispute avait éclaté dans les coulisses et que sans le faire exprès ils traversaient la scène en diagonale. Jean-Paul a eu l'idée de faire sortir Nassim avant Émilie, elle remarque qu'elle n'a rien à faire ici et s'adresse au public en jouant la scène précédente. J'ai trouvé que c'était une très bonne idée et j'ai remarqué que la structure de la pièce se mettait en place.
Océane (p160) avait emmené un cadre pour faire une femme qui décrit ce qu'elle voit derrière la fenêtre. D'une voix émue, douce, elle a donné son texte. C'était une scène dramatique, Jean-Paul a demandé si elle pouvait éclairer son cadre avec des petites lumières et Laura a dit qu'elle pouvait l'aider. La deuxième fois elle ne bougeait pas du tout. Jean-Paul voulait qu'elle ait deux gros traits de mascara sous les yeux comme si elle avait passé tout une journée à pleurer. Je n'ai malheureusement pas ressentie l'émotion que transmettait Océane lors de cette scène, du moins la première fois. Même si j'ai trouvé la seconde fois plus touchante, je pense qu'elle a la capacité d'en donner d'avantage. Cette scène peut être très belle.
Lila a fait un morceau de flûte traversière qu'elle a trouvé pour le chœur d' Agamemnon. Jean-Paul et Mme Dubarry ont eu l'idée de mettre ce morceau comme intermède entre les scènes de Novarina.
Anne-Laure a enchaîné avec une scène qu'elle avait déjà travaillé précédemment avec Cyril et Hugo qui la tenait comme si elle devenait folle. Cyril absent, elle l'a joué toute seule dans une folie monstrueuse. J'ai été énormément touchée par son jeu, je trouve qu'Anne-Laure a une facilité déconcertante pour les rôles dramatiques. C'était bien mieux qu'avec Hugo et Cyril.
Julia a fait un rassemblement de répliques p 151, elle a essayé son texte en entrant dans une colère noire et en tournant autour de Romane. Jean-Paul lui a dit que ce n'était pas utile de faire autant de geste, que son émotion se dispersait trop et lui a demandé d'être face au public. Julia a eu tout d'abord du mal à canaliser son énergie mais ensuite elle a réussi à ne plus bouger et a été intense dans son jeu. Elle a été très loin et j'en étais épatée.
Nous avons arrêter Novarina et avons pris du Shakespeare avec la scène entre Manon Catinat et Manon Gouze qui s'est investie dans le jeu d'une force impressionnante. J'ai adoré leur jeu, la scène était bien plus énergique qu'avant. Jean-Paul a voulu créer une sorte d'inceste entre Hamlet et sa mère, alors Manon G devait masser Manon C et lui parler d'une voix sensuelle. J'ai d'abord pensé que Jean-Paul était devenu fou et les filles sur scène aussi, mais elles sont entrées dans le jeu et de ce fait moi aussi.
Pour conclure cette séance, j'ai trouvé que la pièce avait beaucoup avancé et j'ai eu plaisir à faire les exercices au début de l'heure, car en commençant par ça, on se concentre d'avantage et ça nous encourage à travailler pendant les 3 heures. Puis c'était un réel travaille sur la folie, une entrée en matière de l'hôpital psychiatrique.
jeudi 12 janvier 2012
Journal De Bord du 10.01.12
Pour la première fois depuis le début de l’année, lorsque JP & Mme Dubarry nous ont demandé ce qu’on avait à leur présenter, un engouement général est apparu. Nous étions beaucoup à vouloir présenter nos scènes, et je pense qu’un réel travail d’investissement nous traverse en ce moment.
Après nous avons fait un deuxième exercice sur le principe des diagonales. 6 de chaque côté du plateau, une de chaque côté se lançait et au début nous jouions qu’avec les regards, un regard haineux, amoureux, étrange, avec une impression de connaître la personne… Ensuite JP a inséré du texte. En passant, l’une des deux devait dire « Je t’aime », comme elle le sentait. Après, l’autre colonne devait répliquer « Connasse ». J’étais avec Manon Gouze et c’était déconcertant de devoir l’insulter ! J’ai adoré cet exercice parce que c’est en étant contraintes à n’utiliser que le regard que nous nous sommes rendu compte qu’une émotion forte pouvait être transmise dans un seul regard. C’était épatant et assez extériorisant.
Ensuite nous sommes passés aux scènes. Clémence est passée en première sur un texte de Novarina, page 56, la réplique de Caïn du Tube. Etant enrhumée elle a d’abord essayé une première fois et subit le verdict de JP : « je n’ai rien compris ». Elle a recommencé, et JP lui a demandé d’essayer de simuler des oublis de textes. C’était tout de même plus intéressant quand les oublis étaient naturels ! Mme Dubarry nous a expliqué que cette réplique est une référence biblique à l’origine de l’homme et que s’il se pend, c’est la fin de l’humanité. C’est aussi une référence au théâtre avec un mot « interdit », « cintre ». Clémence a réessayer avec un « ton plus sérieux ». Puis elle a essayé de dire son texte après Nassim, dont elle était en quelque sorte la traductrice. Le gromelo de Nassim ne collait pas, ça tournait la réplique en ridicule et l’essence du texte n’était plus vraiment lisible, audible. Après, JP lui a demandé d’essayer « à la façon clown », et là, c’était vraiment mieux. Clémence est très imaginative et réussi plusieurs rôles d’affilé sans problèmes, c’était impressionnant.
Océane est passée sur un texte qu’elle nous avait déjà lu, de Novarina Elle portait un petit cadre. JP lui a demandé s’il n’était pas possible d’éclairer le cadre, et Laura a proposé d’y ajouter de petites lampes à LED. Ce texte est très beau, avec le faible éclairage du plateau et la voix d’Océane cela rendait très bien. Pour une fois nous avions une scène réellement dramatique, sans cri ni pleurs, seulement une voix émue et sincère. J’ai adoré cette scène. JP lui a demandé de le refaire sans bouger, et en plaçant sa tête derrière le cadre, sans bouger. Il a demandé à ce que Océane puisse avoir des traînées de maquillage sous les yeux la prochaine fois.
Après cette scène forte en émotion, Lila nous a fait écouté le morceau de flûte traversière qu’elle avait trouvé pour accompagner le Chœur. Son morceau était très beau, et elle joue vraiment bien. Cependant, l’air ne collait pas avec les durs propos du Chœur d’Agamemnon.
Cette séance a été consacrée majoritairement à des extraits de Novarina. Nous nous investissons de plus en plus, et même si je ne suis pas passée sur le plateau, j’ai trouvé énormément de points intéressants.
lundi 9 janvier 2012
Journal de bord du 3 janvier 2012
Aujourd’hui, c’était le 1er cours de l’année 2012. Après les journaux de bords, nous avons fait un exercice, que nous connaissions déjà : deux personnes répètent une phrase chacune, différente. A partir de là, on créée de multiples situations. Ici, c’était « C’est qui le chef ? » « C’est toi le chef ». Les deux personnes inversaient leur phrase au cours de l’exercice .
Manon Lebeaux et Clémence commencèrent. C’était assez drôle, et on a bien vu qu’on pouvait explorer beaucoup de situations différentes : la joie, la colère, la folie… Cela nous renvoie à notre travail de cette année : les mots ne sont que matières.
Puis, il y’eut Louise et Anne-Laure, et Océane et Emilie. La dernière était intéressante, car elles ont inversés les relations : la personne disant « C’est qui le chef » étant censé avoir plus d’autorité sur l’autre. Ici ce fut l’inverse, Océane renversa l’ordre présupposé, pour aller plus loin. Puis, Romane/Julia, et Laëtitia et moi. J’ai encore du mal à y aller à fond : je réfléchis trop au lieu d’être spontané. Nassim a joué avec des accents et des personnages complètement différents. Emma est très bien entrée dans son jeu, cela donnait des résultats vraiment surprenant, que nous n’imaginons pas forcément. Enfin, Marion et Nicolas Doniak.
Après cet exercice pour nous réchauffer après deux semaines de vacances, nous sommes revenus à notre pièce. Anne-Laure a fait une nouvelle proposition, que j’ai pour ma part beaucoup aimé.
Une dizaine d’élèves sont répartis sur la scène. Tous sont allongés. On entend une musique, composée par le frère d’Anne-Laure, très belle, un peu étrange et émouvante à la fois. Anne-Laure se lève doucement et commence son texte, tiré de Novarina, qui parle des hommes, détruisant tout. Les autres se lèvent aussi plus doucement. Anne-Laure parle de l’image de l’homme, qui est représentée par les élèves.
Jean-Paul a proposé que cette scène soit au début, plus précisément, que l’on mette en 1er le texte tiré de la parole de Novarina, puis cette scène, et enfin la mise en forme que nous avons faite au début de l’année. Il a aussi demandé aux élèves sur scène d’avoir du texte également, en lisant la suite du texte. Cette scène nous faisait penser aux hallucinations de Cassandre. C’était assez onirique, on se serait cru l’espace d’un instant dans un autre monde, c’est ce qui fait la beauté de la scène. Jean-Paul a demandé à Anne-Laure d’être face public et de jouer comme si elle voyait ce qu’elle disait approcher, comme une image, en ayant l’air effrayée.
A titre personnel, je pense que la phrase du déséquilibriste enlevée dans cette scène « La seule invention de l’homme c’est la mort » résume tellement Hamlet et Agamemnon qu’il faudrait trouver un moyen de la réutiliser.
Océane a proposé un texte de Novarina qui lui faisait penser à l’asile, car le « je » parle d’une fenêtre et du fait qu’il regarde à l’extérieur. Il y’a vraiment beaucoup de textes dans L’acte inconnu qui peuvent se jouer seul.
Nous avons vu un passage d’Agamemnon, quand Clytemnestre revendique son crime, joué par Clémence, qui m’a encore une fois impressionnée par son jeu. Jean-Paul avait placé son manteau pour symboliser le cadavre, et Clémence dans une démence incroyable, une folie meurtrière. Jean-Paul a également proposé que l’on rajoute la musique d’Anne-Laure. La musique aide vraiment à se mettre dans une ambiance et à porter le texte
Nous sommes passés à la scène entre Hamlet et sa mère, avec Marion, Manon Lebeaux, Manon Catinat, Manon Gouze et Nicolas Lorange.
Le texte étant divisé en deux, nous avons d’un côté Manon Catinat et Manon Gouze et de l’autre Manon Lebeaux et Marion. C’est cette deuxième partie qui a plus été retravaillée, la scène étant assez longue, tout ne pouvait pas être fait.
A la base, le ton était assez agressif mais la scène a fini par s’orienter vers quelque chose de plus murmuré, et doux, peut-être plus touchant. La mise en scène a également changée : au début, Marion tient la tête de Manon, face public, comme si elle la forçait à se regarder dans un miroir. C’est une mise en image de ce que dit à Hamlet à sa mère, qui la force à reconnaitre ses péchés, ses fautes.
Le jeu entre Hamlet et sa mère est vraiment beaucoup plus chargé d’émotion. On sent beaucoup l’amour de la mère envers son fils, elle pense qu’il est fou et veut s’occuper de lui. Hamlet, c'est-à-dire Marion, est beaucoup plus « gentil » et plus triste aussi devant sa mère qui ne le comprend pas. Jean-Paul a encore demandé qu’on mette la musique d’Anne-Laure, qui semble se prêter à toutes les scènes. On pourrait l’imaginer comme thème central du spectacle.
Enfin, nous avons vu la scène des fossoyeurs, par Cyril et Mathieu. Plusieurs mise en scène ont été testé, par exemple, comme si les deux personnages allaient se battre, mais ça ne marchait pas. Cette scène est assez drôle, et il faudrait vraiment trouver une façon de la monter. Comme c’était la fin de séance, nous ne sommes pas allés plus loin.
Lila