lundi 19 mars 2012

Journal de bord du 6/03/2012

Nous avons débuté la séance par la lecture des journaux de bords de Lila et Romane qui étaient tous deux, très complets.
Ensuite, une discussion a eu lieu concernant les costumes: Manon.C nous a tout d’abord proposé des robes très colorées comme celle portée par Julia. Cela aurait donné une touche de gaieté à notre spectacle. D’ autant plus, qu’ après avoir visionné le dvd de la mise en scène de L’Acte inconnu de Novarina, nous nous sommes tous rendus compte à quel point cette œuvre était comique et légère et non sérieuse et grave comme nous avions commencé à la jouer. La réflexion sur les costumes s’intensifia et les idées fusèrent : L’idée d’une base blanche, nous parût légitime. Quelques personnes, proposaient de coudre des tissus de couleur, des paillettes etc. Cette superposition de diffèrents tissus me paraissait extrêmement intéressante car cela renvoi à un des thèmes cher à Novarina: la matière. De plus, tout notre travail, est fondé sur le rapport à la matière, le langage est matière. Clémence proposa qu’on utilise nos anciennes blouses blanches de physique-chimie comme base et un petit groupe d’élèves, composé d’Anne-Laure, Manon.C, Julia… ,suggéra de tremper nos blouses blanches dans un seau rempli d’eau et de peinture .C’est Julia qui eu l’idée de ce savoureux mélange de couleur ( bleu, vert, jaune et rouge). En effet, elle nous a avoué, qu’elle avait déjà tenté l’expérience sur un vêtement à elle et que le résultat obtenu, donnerait à notre costume, une couleur psychédélique. Julia s’est donc proposée de tester ce mélange sur sa blouse car elle connaît la recette d’une telle expérience. J’ai hâte de voir le résultat. Je pense que l’idée de la blouse blanche est très intéressante car comme l’a dit Clémence, cela renvoi à la folie, à l’hôpital psychiatrique et ces deux thèmes font partie intégrante de notre représentation notamment avec le personnage d’ Hamlet . De plus, la blouse est un vêtement qui facilitera les changements de costumes car nous pouvons très bien porter une tenue noire en dessous de nos blouses ; par exemple pour la première scène, celle des morts, qui est une scène sérieuse et saisissante, la couleur n’est pas permise. Donc nous pourrions tout à fait commencer avec une tenue sombre puis enfiler nos blouses à un moment précis du spectacle. La couleur sur les blouses donnera de la gaieté à notre représentation surtout pour les passages de Novarina. Effectivement, à l’heure actuelle, notre forme théâtrale s’ inscrit davantage dans le tragique que dans le comique. Il est pourtant dommage d’effacer cet aspect, principalement dans les scènes de L’Acte inconnu. Mais je pense que ces tenues vont justement « éclairer » notre spectacle et nous ouvrir à une dimension plus burlesque.
Après ces décisions vestimentaires, nous avons repris notre travail.
Les premières scènes n’ont subit aucun changement. La scène de Lila avec sa flûte a été mise en place, elle marche sur le tissus rouge puis elle s‘éloigne en donnant ses dernières répliques: « où est le corps? ».Après cette transition, la scène de Clytemnestre jouée par Clémence débute. Celle-ci, va marcher sur le tissus rouge disposé au sol tout en déclamant son texte. Une fois son parcours terminé, on la verra penchée au dessus de son époux mort ( Mathieu). Les Cassandre sont allongées au sol, tête au public. Elles vont tour à tour se relever. Cette scène est très belle et elle se marie parfaitement avec la musique créée spécialement par le frère d‘Anne-Laure pour la scène du Chœur et des Cassandres. L’enchaînement de ces trois scènes est parfait. Le passage de Clémence et des Cassandres est bouleversant. Leurs jeux y est évidemment pour quelque chose mais la musique apporte aussi beaucoup à la scène. Il y a une véritable harmonie entre ces scènes et la musique.


CLYTEMNESTRE




Nous allons analyser les documents pour ensuite définir le personnage de Clytemnestre.




Un double visage ? Clytemnestre joue l'épouse parfaite alors qu'elle prépare le meurtre.

Les cheveux en bataille, couleur vive, le rouge est au cœur de l'oeuvre ( écho au sang : « Il vomit et souffle du fond de lui une bouffée de sang vif (…) » v.1387.). On peut imaginer une Clytemnestre après le meurtre, elle dévoile alors son vrai visage. Le visage d'une femme trahi, meurtrie, une mère sans son enfant, (« Il a sacrifié sa propre fille, la mienne, ma chérie, le fruit de ma douleur, » (…)v.1418 ). Une femme dans la douleur mais qui se montre forte et présente malgré tout.






La Joconde, de Léonard de Vinci.



Nous pouvons nous servir de cette peinture pour continuer à analyser le personnage de Clytemnestre. Nous pouvons nous servir tout simplement de l'expression de son visage. Elle cache quelque chose, une terrible chose, la vengeance. Le meurtre qu'elle prépare. Des yeux plissés, la bouche serrée, de peur d'échapper des mots qui pourrait dire la vérité.




Clémence Egalon

Cassandre





CASSANDRE


Nous allons

nous appuyer sur les documents pour analyser le personnage de Cassandre



Peinture de GIORGIO VASARI, divinités aquatiques,



Cassandre serait au milieu, en gros plan, au centre. Posture d'une princesse, ayant des visions, ravageant tout autour d'elle, la vérité fait peur, se retrouvant seule.




Peinture de LOUIS DE BOULLOGNE, étude pour deux compagnes de Diane.


Nous pouvons imaginer ici, la mort de Cassandre, plus de douleurs, plus de visions, elle est enfin libérée. Nullement peur de la mort, puisqu'elle le savait, elle était préparée. Nous pouvons également constater la posture d'une femme, d'une princesse. J'ai choisi cette peinture, qui met en scène deux personnes pour faire écho a la multiplicité de Cassandre. En lisant et en jouant Agamemnon, nous pouvons remarquer que Cassandre est un personnage différent des

autres, elle est pourtant seule mais nous pouvons déceler plusieurs personnes dans un et même corps: une espèce de" bête "






Le coté « barbare » de Cassandre peut se lire à travers cette peinture,

C'est une femme loin de sa famille de sa patrie, nous pouvons alors imaginer Cassandre plus « bronzé » que les autres personnages. Elle ère comme un fantôme . La peinture est floutée ( aquarelle ) , impression de mal-voyance qui fait écho

justement aux visions de Cassandre. Condamnée par Apollon (« C'est Apollon le devin qui m'a attribué cette fonction. Avant j'aurais eu

honte de le dire. » v.1203), elle est destinée à percevoir le destin tragique d'Agamemnon et également sa propre mort. Elle ne peut pas luter cont

re ça. La prophétesse est une héroïne tragique.




Nous pouvons ici, imaginer Cassandre, le visage en gros plans, et ses visions autour.



Clémence Egalon


samedi 3 mars 2012

Journal de bord du 14 Février

J'ai peur de m'être trompée à quelques endroits... N'hésitez pas à me le dire, je corrigerai :)

Aujourd’hui, dernière séance avant les vacances, nous devions commencer à mettre en place notre pièce, c'est-à-dire, comment nous allions créer des liens entres toutes les petites scènes que nous avons fait depuis le début. Ca promettait d’être à la fois difficile, voire fastidieux et en même temps passionnant.
Assis en cercle, nous avons un peu discuté sur le sens de la pièce, le lien avec le texte. Le langage est matière, nous devons garder cela à l’esprit.
Jean-Paul a proposé qu’Emilie ait un micro. Il a fait cette proposition par rapport à la scène ou Clytemnestre accueille Agamemnon, jouée par Emilie et Nicolas Lorange. Dans une des mises en scène étudiées en classe, Clytemnestre utilisait effectivement un micro pour s’adresser à la foule. C’est une idée juste évoquée, à revoir.
Je vais résumer notre mise en forme, jusqu’ou nous sommes allés, mais je ne m’arrêterais par précisément aujourd’hui sur les différentes scènes, mise à part la première, puisque nous les avons déjà vus. Je montrerai comment nous les avons enchainés les unes aux autres.
Nous avons commencé notre mise en forme, par la première scène faite depuis le début de l’année scolaire, utilisant la musique d’Armand Amar, la Genèse. Nous l’avons d’ailleurs un peu modifiée, ou plutôt réadaptée. Maintenant, certains morts sont déjà placés sur scène, car une accumulation de procession n’est pas forcément très jolie. Les fossoyeurs, Hugo, Cyril, Matthieu, placent les cadavres et les recouvrent d’un tissu noir. Les Cassandre sont toujours face public, dans des cris de douleurs silencieux. Romane, Nassim et Laura se déplacent à travers la scène, comme entrainés vers la mort. Les corps restent allongés et ne se transforment plus en une sorte de machine de mort.
A ce stade, la transition pour une autre scène était claire : Hugo, du côté des cadavres, était le fantôme du père d’Hamlet et Emma, de l’autre côté, en Hamlet. Cela a très bien marché. Durant cette scène, tout les autres élèves présents sur scène commencent à ramper vers Anne-Laure qui entre temps s’est assise sur une chaise à peu près au milieu de la scène. A la fin de la scène d’Emma et Hugo, Emma crie de douleur, et son cri est rejoint par celui d’Anne-Laure, une idée très belle, ces deux univers, celui de Shakespeare et celui de Novarina qui se croisent par la souffrance et la folie. Ce cri est comme un signal, nous nous relevons et nous nous mettons en cercle autour d’Anne-Laure, comme une armée. Je suppose que l’effet de plus d’une vingtaine personne silencieuse, entourant une autre personne, doit être impressionnant. Une classe théâtre avec beaucoup d’élèves a ses inconvénients mais aussi ses avantages sur le plan de la mise en scène.
Anne-Laure fait sa scène, celle de Novarina qui commence par « Je suis assise dans ma pensée 34 » ou elle est comme folle. Le cercle nous formons l’entoure et nous « l’avalons », c'est-à-dire qu’elle se fond dans la foule. Clémence prend sa place et monte sur la chaise. Elle devient « Caïn du Tube » et nous devenons des sortes de gnomes ou gobelins, dans des postures et des grimaces étranges. C’est assez comique. A la fin du texte, Clémence réclame une corde pour qu’elle s’y pende. Immédiatement, nous recherchons une corde un peu partout sur le plateau, à part Solène, Laëtitia et Louis qui sont immobiles sur le plateau, se préparant pour la scène suivante.
Petit à petit, nous formons une sorte de tas dans un coin. Océane joue un morceau au piano. L’ambiance devient plus grave. C’est fascinant comment en très peu de temps nous passons d’un état de jeu à l’autre, du comique au tragique. La scène du guetteur, interprété par Louis, commence. A la fin, le piano, fil conducteur, revient. Le chœur composé de Laura, Manon Catinat, Romane, Manon Gouze, Julia et moi, sortons de la masse commençons à avancer sur la musique vers Solène. Nous portons le tissu rouge. Derrière nous, les autres élèves commencent à former une ligne. Le piano ne s’arrête que quand tout est en place.
La scène ou Clytemnestre apprend au chœur qu’elle sait qu’Agamemnon est en route pour rentrer commence. Durant cette scène, le chœur met à Clytemnestre le tissu rouge. Cette scène précède le monologue de Laëtitia qui décrit étape par étape le trajet de la flamme annonçant le retour de son mari. Les élèves en ligne, en se passant une lumière, symbolisent cette flamme.
Solène et le chœur mettent en place le tissu rouge, déployé pour Agamemnon. Nous nous sommes arrêtés là. Romane a suggéré, pour la prochaine fois, que je passe sur ce tissu en faisant mon petit monologue de Novarina ou j’utilise ma flute.
Pour conclure, nous avons avancé assez rapidement pendant cette séance. C’est assez stimulant de voir tout se mettre en place, surtout pour un beau résultat.