lundi 19 mars 2012
Journal de bord du 6/03/2012
CLYTEMNESTRE
Nous allons analyser les documents pour ensuite définir le personnage de Clytemnestre.
Un double visage ? Clytemnestre joue l'épouse parfaite alors qu'elle prépare le meurtre.
Les cheveux en bataille, couleur vive, le rouge est au cœur de l'oeuvre ( écho au sang : « Il vomit et souffle du fond de lui une bouffée de sang vif (…) » v.1387.). On peut imaginer une Clytemnestre après le meurtre, elle dévoile alors son vrai visage. Le visage d'une femme trahi, meurtrie, une mère sans son enfant, (« Il a sacrifié sa propre fille, la mienne, ma chérie, le fruit de ma douleur, » (…)v.1418 ). Une femme dans la douleur mais qui se montre forte et présente malgré tout.
La Joconde, de Léonard de Vinci.
Nous pouvons nous servir de cette peinture pour continuer à analyser le personnage de Clytemnestre. Nous pouvons nous servir tout simplement de l'expression de son visage. Elle cache quelque chose, une terrible chose, la vengeance. Le meurtre qu'elle prépare. Des yeux plissés, la bouche serrée, de peur d'échapper des mots qui pourrait dire la vérité.
Clémence Egalon
Cassandre
CASSANDRE
Nous allons
nous appuyer sur les documents pour analyser le personnage de Cassandre
Peinture de GIORGIO VASARI, divinités aquatiques,
Cassandre serait au milieu, en gros plan, au centre. Posture d'une princesse, ayant des visions, ravageant tout autour d'elle, la vérité fait peur, se retrouvant seule.
Peinture de LOUIS DE BOULLOGNE, étude pour deux compagnes de Diane.
Nous pouvons imaginer ici, la mort de Cassandre, plus de douleurs, plus de visions, elle est enfin libérée. Nullement peur de la mort, puisqu'elle le savait, elle était préparée. Nous pouvons également constater la posture d'une femme, d'une princesse. J'ai choisi cette peinture, qui met en scène deux personnes pour faire écho a la multiplicité de Cassandre. En lisant et en jouant Agamemnon, nous pouvons remarquer que Cassandre est un personnage différent des
autres, elle est pourtant seule mais nous pouvons déceler plusieurs personnes dans un et même corps: une espèce de" bête "
Le coté « barbare » de Cassandre peut se lire à travers cette peinture,
C'est une femme loin de sa famille de sa patrie, nous pouvons alors imaginer Cassandre plus « bronzé » que les autres personnages. Elle ère comme un fantôme . La peinture est floutée ( aquarelle ) , impression de mal-voyance qui fait écho
justement aux visions de Cassandre. Condamnée par Apollon (« C'est Apollon le devin qui m'a attribué cette fonction. Avant j'aurais eu
honte de le dire. » v.1203), elle est destinée à percevoir le destin tragique d'Agamemnon et également sa propre mort. Elle ne peut pas luter cont
re ça. La prophétesse est une héroïne tragique.
Nous pouvons ici, imaginer Cassandre, le visage en gros plans, et ses visions autour.
Clémence Egalon
samedi 3 mars 2012
Journal de bord du 14 Février
Aujourd’hui, dernière séance avant les vacances, nous devions commencer à mettre en place notre pièce, c'est-à-dire, comment nous allions créer des liens entres toutes les petites scènes que nous avons fait depuis le début. Ca promettait d’être à la fois difficile, voire fastidieux et en même temps passionnant.
Assis en cercle, nous avons un peu discuté sur le sens de la pièce, le lien avec le texte. Le langage est matière, nous devons garder cela à l’esprit.
Jean-Paul a proposé qu’Emilie ait un micro. Il a fait cette proposition par rapport à la scène ou Clytemnestre accueille Agamemnon, jouée par Emilie et Nicolas Lorange. Dans une des mises en scène étudiées en classe, Clytemnestre utilisait effectivement un micro pour s’adresser à la foule. C’est une idée juste évoquée, à revoir.
Je vais résumer notre mise en forme, jusqu’ou nous sommes allés, mais je ne m’arrêterais par précisément aujourd’hui sur les différentes scènes, mise à part la première, puisque nous les avons déjà vus. Je montrerai comment nous les avons enchainés les unes aux autres.
Nous avons commencé notre mise en forme, par la première scène faite depuis le début de l’année scolaire, utilisant la musique d’Armand Amar, la Genèse. Nous l’avons d’ailleurs un peu modifiée, ou plutôt réadaptée. Maintenant, certains morts sont déjà placés sur scène, car une accumulation de procession n’est pas forcément très jolie. Les fossoyeurs, Hugo, Cyril, Matthieu, placent les cadavres et les recouvrent d’un tissu noir. Les Cassandre sont toujours face public, dans des cris de douleurs silencieux. Romane, Nassim et Laura se déplacent à travers la scène, comme entrainés vers la mort. Les corps restent allongés et ne se transforment plus en une sorte de machine de mort.
A ce stade, la transition pour une autre scène était claire : Hugo, du côté des cadavres, était le fantôme du père d’Hamlet et Emma, de l’autre côté, en Hamlet. Cela a très bien marché. Durant cette scène, tout les autres élèves présents sur scène commencent à ramper vers Anne-Laure qui entre temps s’est assise sur une chaise à peu près au milieu de la scène. A la fin de la scène d’Emma et Hugo, Emma crie de douleur, et son cri est rejoint par celui d’Anne-Laure, une idée très belle, ces deux univers, celui de Shakespeare et celui de Novarina qui se croisent par la souffrance et la folie. Ce cri est comme un signal, nous nous relevons et nous nous mettons en cercle autour d’Anne-Laure, comme une armée. Je suppose que l’effet de plus d’une vingtaine personne silencieuse, entourant une autre personne, doit être impressionnant. Une classe théâtre avec beaucoup d’élèves a ses inconvénients mais aussi ses avantages sur le plan de la mise en scène.
Anne-Laure fait sa scène, celle de Novarina qui commence par « Je suis assise dans ma pensée 34 » ou elle est comme folle. Le cercle nous formons l’entoure et nous « l’avalons », c'est-à-dire qu’elle se fond dans la foule. Clémence prend sa place et monte sur la chaise. Elle devient « Caïn du Tube » et nous devenons des sortes de gnomes ou gobelins, dans des postures et des grimaces étranges. C’est assez comique. A la fin du texte, Clémence réclame une corde pour qu’elle s’y pende. Immédiatement, nous recherchons une corde un peu partout sur le plateau, à part Solène, Laëtitia et Louis qui sont immobiles sur le plateau, se préparant pour la scène suivante.
Petit à petit, nous formons une sorte de tas dans un coin. Océane joue un morceau au piano. L’ambiance devient plus grave. C’est fascinant comment en très peu de temps nous passons d’un état de jeu à l’autre, du comique au tragique. La scène du guetteur, interprété par Louis, commence. A la fin, le piano, fil conducteur, revient. Le chœur composé de Laura, Manon Catinat, Romane, Manon Gouze, Julia et moi, sortons de la masse commençons à avancer sur la musique vers Solène. Nous portons le tissu rouge. Derrière nous, les autres élèves commencent à former une ligne. Le piano ne s’arrête que quand tout est en place.
La scène ou Clytemnestre apprend au chœur qu’elle sait qu’Agamemnon est en route pour rentrer commence. Durant cette scène, le chœur met à Clytemnestre le tissu rouge. Cette scène précède le monologue de Laëtitia qui décrit étape par étape le trajet de la flamme annonçant le retour de son mari. Les élèves en ligne, en se passant une lumière, symbolisent cette flamme.
Solène et le chœur mettent en place le tissu rouge, déployé pour Agamemnon. Nous nous sommes arrêtés là. Romane a suggéré, pour la prochaine fois, que je passe sur ce tissu en faisant mon petit monologue de Novarina ou j’utilise ma flute.
Pour conclure, nous avons avancé assez rapidement pendant cette séance. C’est assez stimulant de voir tout se mettre en place, surtout pour un beau résultat.