mardi 26 avril 2011

Journal de bord - Séance du 26/04/11

JOURNAL DE BORD
Séance du 26/04/11


Aujourd’hui nous avons commencé par l’annonce d’une très bonne nouvelle. Jean-Paul ne nous quitte pas, du moins pas avant notre représentation au théâtre Roger Barat, ce qui nous arrange bien !
Sur ce, nous avons tenté de faire un point dans l’avancement des projets, nous devions avoir des idées sur les « intermèdes ». Aussi, Laura avait préparé deux chorégraphies qui s’intégreront dans la pièce, en tant qu’intermèdes. Jean-Paul et Madame Dubarry sont sortis de la salle en nous demandant de préparer ces intermèdes sous la direction de Laura. Nous avons tous regardé la première chorégraphie de Laura avec des yeux ébahis. Quelle grâce… Ca a motivé la classe, tout le monde (ou presque) désirait à présent danser ! C’était une musique sur un air de piano, avec une voix d’homme, une musique tirée d’une série dont nous ne prononcerons pas le nom… Puis elle nous a expliqué son projet chorégraphique sur une musique de l’Opéra de quat’sous. Cette musique a d’abord fait rire la classe, puis, en écoutant les paroles,  et les fabuleuses idées de Laura, nous avions déjà tous en tête la chorégraphie mimétique que nous allions faire. Aussitôt dit, aussitôt fait. Laura est une chorégraphe très efficace, tout était mis en place en quelques minutes. Tout le monde s’est pris au jeu, même les garçons ! Nous avons réussi à monter une chorégraphie plutôt hilarante, avec des gestes et des pas vraiment simples. C’était très agréable, nous nous sommes défoulés, tout en étant « organisés ». Dirigés par Laura toujours, nous avons donc terminé la mise en scène de cet intermède. Puis, nous sommes revenus sur la première chorégraphie, où Laura danse seule. C’est une musique poignante, et derrière la grâce de Laura, Jean-Paul avait dans l’esprit de « coller » quelque chose d’horrible, ou de contrasté. Nous avons proposé nos idées, et nous nous sommes exécutés, au sens propre du terme ! Quelques duos formés, derrière Laura, en ligne, devaient trouver diverses façons de procéder à une exécution, pendant que Laura continuait sa chorégraphie. Le mouvement lent et répétitif du duo de Manon Catinat et Manon Gouze était vraiment beau, et les mouvements de respiration d’Emma, au sol, étaient eux-aussi, vraiment super. Ca rendait bien, on était très fiers d’avoir réussi à « danser » ces quelques pas, et de les avoir montés en si peu de temps.
Il fallait ensuite introduire une scène, nous avons décidé ensemble, de choisir celle de La Femme Juive, c’était judicieux, tout le monde (ou presque) a eu la même idée en même temps ! Cette scène est vraiment poignante. Après avoir balayer la scène rapidement, et arranger quelques disfonctionnements, nous sommes passés à la scène du Paysan nourrit son cochon. Dans la dynamique, les « cochons » sont venus sur scène spontanément, et c’était fabuleux, hilarant, vraiment génial. Ca s’est mit en place très rapidement. L’accent des paysans est encore à « trouver » ou à maintenir pour Océane, et Marion tend plus vers celui des femmes africaines, ce qui m’a obligée à rire pendant quasiment toute la durée de leur scène ! Une touche d’humour après une scène forte en émotion. On a clos cette séance avec le rituel du rangement de chaises. Ma foi, une séance particulièrement plaisante, le stage théâtre a révélé des talents de danse dans la classe, et cette après-midi nous avons tous pu nous exprimer, c’était parfait !

vendredi 22 avril 2011

Un peu de piano

Tout commence avec le Paris de Klapisch, un film que j'ai adoré et où l'on découvre un Romain Duris touchant et une belle distribution d'acteurs plus ou moins reconnus, mais que l'on connait, que l'on a déjà vu. De bons acteurs, un cadre de jeu aussi grandiose que Paris et une ribambelle d'histoires de vies, de brides d'existences, de petits arrêts sur le quotidien; voilà une bonne équation pour un bon film. Et puis, il y a la bande originale. Erik Satie et Rosemary Clooney en particulier. Je trouve qu'ils pourraient tous les deux très bien s’accommoder de Brecht, qu'en pensez vous ?

P.s: Ce film est génial, regardez le :)




mercredi 6 avril 2011

Liste des Scènes

Voici la liste des scènes, j'espère D E F I N I T I V E :
1 - La Communauté Nationale (p 9)
2 - La Délation (p 11)
3 - Au Service du peuple (p 35)
4 - Maladie professionnelle (p 55)
5 - La Femme Juive (p 61)
6 - Le Mouchard (p 68)
7 - Les Souliers Noirs (p 80)
8 - L'heure de l'ouvrier (p 84)
9 - La Caisse (p 88)
10 - Secours d'Hiver (p 93)
11 - Le Paysan nourrit son cochon (p 97)
12 - Le Sermon sur la Montagne (p 103)
13 - Le Mot d'ordre (p 106)
14 - Référendum (p 116)

Voilà, par contre Manon (Cat) et Nicolas (Lorange), faudra se RE répartir les paratextes; j'vous donne ça pendant les vacances :)

mardi 5 avril 2011

Xavier Beauvois

Xavier.


Puisqu'on a vu aujourd'hui un film de Xavier Beauvois, Le Petit Lieutenant, je me suis dit qu'il serait intéressant de parler de ce réalisateur français que je trouve très pertinent et particulier, pas seulement parce qu'il pose en photo avec un âne et qu'il raconte qu'il a eu l'idée de faire Des Hommes et des Dieux en tirant sur un joint, non non, enfin, pas seulement...Il met du temps pour faire ses films, il se renseigne énormément sur les sujets qu'il aborde -en passant trois ans dans un commissariat par exemple, et ses recherches sur les moines d'Algérie sont tout autant conséquentes-, il y a donc un véritable soucis de précision pour ainsi mieux retranscrire la réalité.
On remarque avec le film que l'on a vu le choix de Beauvois de détourner les codes du films policier, ainsi il dénonce un peu cet univers qu'a créé le cinéma et la littérature, celle des flics différents, les potes flics qui se rejoignent dans des valeurs communes pour le pouvoir, enfin toutes ces choses qui se créent, au fil du temps, lorsque des oeuvres s'inspirent. D'ailleurs Beauvois n'a jamais voulu faire un film policier. Mais bon. C'est plus vendeur de dire qu'on parle ici de flics plutôt que d'alcooliques ou de gens qui se sentent seuls. C'est ce que disent les producteurs, en tout cas; et je me demande si ça ne sont pas les producteurs qui se font des idées, et ainsi ils poussent le spectateur à désirer voir ce qu'ils pensent qu'ils veulent voir, enfin, je m'égare -je dis ça parce que des Hommes et des Dieux, un film racontant l'histoire de moines a fait plus de trois millions d'entrées, mais j'en parlerai après. Beauvois veut avant tout faire un film avec des gens, et ici il prend seulement le cadre de la police.
Oui, il installe son histoire chez des policiers, mais il ne le fait pas comme ça, parce que ça accroche plus que si c'était dans un coin paumé avec des singes invisibles qui se transforment en poisson et qui parlent chinois, il s'y intéresse; ce qui donne l'aspect documentaire du film avec la caméra portée à l'épaule.
Je vous épargne ce qui a déjà été dit sur le cadrage des personnages qui s'effacent, sont seuls à l'écran confrontés à des personnages en groupe, tous les genres de solitudes, le lien invisible entre le personnage de Natalie Baye et celui du Petit Lieutenant. Je vous épargne mais j'en ai quand même un peu parlé. Un peu.
On peut penser ce qu'on veut du Petit Lieutenant, je trouve qu'il propose quelque chose d'intéressant et que la réalisation est exemplaire, Beauvois est l'un des meilleurs réalisateurs français, je trouve, et je n'ai vu que deux de ses films.
Oh, je tiens aussi souligner le jeu de Beauvois, dans ce film, que je trouve très bon. Jeune, il regardait des films de François Truffaut, avec François Truffaut, et il rêvait de faire les mêmes choses; il réalise ce rêve en jouant dans ses films, et il le fait bien.

Beauvois est connu, ou en tout cas mis en avant, depuis le Festival de Cannes de 2009 où il a remporté le Grand Prix du Jury pour Des Hommes et des Dieux, un film sur le massacre des moines en Algérie. Mais bon, écrire que c'est un film sur le massacre de moines en Algérie ça me parait plutôt réducteur, très réducteur même. Encore une fois c'est un film très réaliste. On assiste aux quotidiens de ces moines. On vit leur vie, leurs prières, ce qu'il plante dans les jardins, la vie en communauté avec les gens du village. J'ai trouvé ça très beau cette vie simple. Les images sont très belles. Je ne sais pas si on peut appeler ça de la contemplation comme dans Blow-Up, c'est différent, mais j'aime, en général, les films où les gens vivent tout bêtement, rien de passionnant mais ça me passionne. Beauvois se montre encore ici comme un excellent réalisateur; d'ailleurs une scène avec un hélicoptère survolant le monastère rappelle Apocalypse Now, celle où le commandant cherche un endroit pour surfer au milieu des explosions, du napalm...


Mais avant tout, ce qui est bouleversant, dans ce film, ce sont les personnages. Ils ont peur, ils doutent, se demandent ce qu'il faut faire, ou alors acceptent. Je n'ai pas vu le film depuis longtemps, mais je me souviens qu'il y a une scène où un homme raconte sa vie à Paris, avec sa famille, je crois qu'il raconte une forme de solitude, qu'il se sent seulement bien ici, que c'est ce qu'il aime. On voit cet homme raconter ça, on voit son visage en gros plan, et on sent vraiment l'humanité du personnage. De lui comme des autres d'ailleurs.
Michael Lonsdale est absolument merveilleux. Sa voix est géniale. À un moment ils prennent une photo, tous ensemble, et lorsqu'ils ont terminé on l'entend dire: "Bon, je retourne à mes occupations."; et je vous assure que ça a un charme fou.
Je ne vais pas trop parler du film mais je vous le conseille vraiment si vous avez apprécié Le Petit Lieutenant, surtout que celui-là est, je trouve, bien plus émouvant. Mais surtout, ce qui est brillant c'est de rendre passionnant ces scènes de prières, de les trouver belles, en nous permettant même d'oublier le côté religieux; d'ailleurs, à la fin du film, ils écoutent Le Lac des Cygnes; tout ça n'est que de l'art. Puis, Des Hommes et des Dieux dégage des messages forts, très forts.