jeudi 29 décembre 2011
JDB du 6.12.11
mardi 6 décembre 2011
Novarina : Devant la parole :
La fin de l’histoire est sans paroles. J’oppose notre descente en langage muet dans la nuit de la matière de notre corps par les mots et l’expérience singulière que fais chaque parlant, chaque parleur d’ici. Un voyage dans la parole. Nous sommes pour ainsi dire trouer à jour, à ciel ouvert. Les mots préexistent à ta naissance. Ni instruments ni outils, les mots sont la vrai chair humaine et comme le corps de la pensée : la parole nous est plus intérieure que tous nos organes de dedans. Notre chair spirituelle c’est la parole ; elle est l’étoffe, la texture, la tessiture, le tissu, la matière de notre esprit. Le monde est par nous troué, mis a l'envers, changé en parlant. « La langue est le fouet de l’air», disait Alcuin; elle est aussi le fouet du monde qu’elle désigne. La parole est apparue un jour comme un trou dans le monde fait par la bouche humaine - et la pensée d'abord comme un creux, comme un coup de vide porté dans la matière. Les cris des bêtes désignent, le mot humain nie. La langue est en fugue, en fuite, en vrille, poursuivit, poursuivante, chassée et ouvrant. Nous apparait alors, étranger et devant nous notre corps le plus proche : le langage. Notre chair mentale, notre sang. La parole avance dans le noir. L’espace n’est pas le lieu des corps ; il n’est d’aucun soutien pour nous. Le langage le porte maintenant devant nous et en nous, visible et offert, tendu, présenté, ouvert par le drame du temps où nous sommes avec lui suspendus. Le langage est le lieux d’apparition de l’espace. Tout au fond, la parole n’est pas humaine ; elle n’a rien d’humain ; c’est une antimatière soufflée qui fait le drame de l’espace apparaitre soudainement devant nous. La parole se souvient, annonce et transmet ; elle nous traverse et passe par nous sans qu’on sache. Les mots ne sont pas des objets manipulables, des cubes agençables à empiler, mais des trajets, des souffles, des croisements d’apparences, des directives, des champs d’absences, des cavernes, et un théâtre de renversements : il se contredisent, ils chutent. La langue est une matière innommable, invisible et très concrète, sédimentée. On est dedans comme dans le théâtre de la matière universelle. C’est soudain et surgi, déchiré et non pas dévoilé. le langage porte le vide dans la matière et la brûle par dedans. La parole est le lien qui délivre. Entre les mots et la parole et la pensé, il y a un combat, une lutte depuis toujours qui ne s’arrête pas. Il a une pensé sous la pensé qui dit toujours : «va jusqu’où les mots rebroussent chemin.» La parole ne se communique pas comme une matière marchande, comme une danrée, comme de l’argent, elle se transforme, elle passe et se donne. Vivante de l’un et de l’autre, la parole est un fluide ; elle passe entre nous comme une onde et se transforme de nous avoir traversés. C’est le don de parler qui se transmet ; le don de parler que nous avons reçu et qui doit être donné. Le don d’ouvrir par notre bouche un passage respiré dans la matière. Le don d’ouvrir par notre bouche un passage dans la mort. Il y a un théâtre hors lieu où par la parole la matière de la mort est brisée et ouverte. La parole sur le monde ; elle vient enlever son cadavre. Nous parlons de ce qu’on ne peut nommer.
Journal de bord - Mardi 11 Octobre 2011
MARDI 11 OCTOBRE
La séance du mardi 11 octobre a commencé par la lecture du journal de bord de Camille. Assis en cercle nous avons dis nos textes que nous devions apprendre pour cette semaine . Océane commence avec un texte d’Agamemnon que j’ai trouvé très beau. Manon Catinat, Manon Lebeaux, Anne-Laure et Louise nous ont proposé un passage d’Agamemnon entre le Choeur et Cassandre.
Ensuite nous avons repris le travail de la semaine précédente. Jean Paul a émit l’idée que nous pourrions être un magma de corps avec des collants et des masques par dessus. Puis Océane et Cyril ont repris leur passage de Cassandre. Océane était assise sur une chaise tête baissée, Cyril tenant ses cheveux, il devait lui relever la tête pour qu’elle puisse dire son texte, mais cela n’a pas marché . Alors l’idée a été mise de côté et Jean Paul a demandé a Océane faire un exercice qui consistait à hystériser un geste. Nous l’avons donc vu se gratter le bras légèrement au début. Puis petit à petit elle a augmenté son geste en répétant les phrases que Emma lui donnait en l'engrenant.. L’idée de cet exercice est de se débarrasser de la pensée. Puis c’est au tour de Louise, Clémence, Nassim et Laetticia. Il fallait accéder à un certain niveau de jeu, un certain état. Après cet exercice Jean Paul installa 3 chaises. Il fallait partir d’une histoire tragique personnelle pour ensuite créer une histoire commune. Manon Catinat et Océane devaient toutes les deux devenir une facette différentes de la femme de Cyril qui voulait la quitter,. Ils on eut beaucoup de mal effectuer l'exercice, les filles on eu du mal à trouver un état et Cyril était trop dans la colère. Cet exercice a été ensuite repris par Louis, Hugo et Anne-Laure, c’était mieux, plus dans les attentes de Jean Paul.
Enfin jusqu’à la fin de l’heure nous avons continué la scène de la séance précédente. Cette fois-ci Matthieu, Cyril et Hugo étaient les fossoyeurs d’Hamlet et plaçaient les corps dans le Charnier qui constitue le royaume des morts et faisaient semblant de placer des pièces sur les yeux des morts pour payer le passeur. Ils devaient aussi étendre une bâche noir sur les morts ce qui permettraient de former plus facilement un bloque de matière et de cacher le meurtre d’Agamemnon. Emma eut l’idée de placer les Parques qui coupent le fil de la vie. Elles ont été interprétés par Manon Lebeaux, Manon Gouze et moi même. Mais cela ne fonctionnait pas. Jean Paul a ensuite formé une rangé de Cassandre avec les filles de la classe dont Océane, Anne-Laure, Marion et Clémence. Pour la marche d’entrée des morts il faudra prendre plus de temps .
J’ai trouvé cette séance très intéressante et impressionnante. La pièce prends forme et c’est motivant. De plus j’aime cette façon de travailler, le fait de coller des éléments les uns après les autres permet d’être plus créatif et plus original.