samedi 14 janvier 2012

séance du 10/01/2012


L'invention de l'Homme, c'est la mort

Aujourd'hui nous avons commencé par ce que j'appellerais « la minute découverte » c'est-à-dire qu'un de nos enseignants (Mme Dubarry pour cette séance) nous parle d'une pièce, d'un livre, d'une musique ou d'un film qu'il a vu cette semaine. Elle débuta par une pièce intitulée Norma Jean le metteur en scène a repris l'œuvre de Joyce Carol qui retranscrit la vie de la belle Marilyn Monroe. Puis elle nous a parlé d'un livre, dont j'ai malheureusement oublié le titre et l'auteur, qui l'a bouleversée. Enfin Lila a lu son journal de bord qui était totalement complet et nous avons eu l'idée de nommer notre pièce finale L’invention de l’homme, c’est la mort, phrase que l'on trouve dans L'acte Inconnu de Valère Novarina. Puis, avant de commencer nos scènes, Julia et Manon Catinat nous ont emmené les tissus pour les scènes de l'éternel (voir le 04/10/2011), et les Cassandre. J'ai trouvé ça très intéressant puisque on pouvait presque se projeter dans la représentation finale.

Ensuite, nous étions 12 sur scène et nous avons fait l'exercice suivant : Nous marchions dans l'espace et lorsque Jean-Paul disait stop nous devions nous arrêter comme un seul et même corps. Puis il nous donnait des indications comme « vous êtes morts de rire, vous êtes très tristes, vous vous ennuyez énormément, vous êtes des morts vivants, vous êtes des vivants parmi les morts,vous mourrez soudainement... ». Cet exercice m'a fait beaucoup de bien car nous n'en faisons plus beaucoup et cela nous a permit de se défouler et de nous concentrer pour le reste de la séance. Jean-Paul nous a mis en ligne face à face mais aux extrémités du plateau. Tout d'abord nous nous croisons juste en se regardant, puis on devait avoir une impression de déjà vu, puis on devait reconnaître une personne dont on avait été follement amoureux(se), enfin une ligne disait « Je t'aime » et l'autre « Connard ». Cet exercice nous a bien fait rire, et a permit de travailler notre imagination. J'ai eu un problème avec Clémence pour le « Je t'aime/connasse » puisqu'on l'a dit en même temps. J'ai apprécié faire ces exercices, ils m'ont motivé pour le reste de la séance et j'ai pu me concentrer plus facilement.

Jean-Paul a demandé du Novarina, Clémence est arrivée. Étant enrhumée, on a eu un peu de mal à la comprendre la première fois. La seconde fois elle s'est trompée dans le texte et a eu un trou donc elle a essayé de prendre le parti-pris d'une comédienne qui révise son texte avant un casting. Jean-Paul a décidé que ça ne marchait pas lorsqu'elle faisait exprès de se tromper et a désiré qu'elle l'essaye comme si elle était une jeune suicidaire sur le point de se pendre, et Louise lui lançait une corde à la fin. Ça marchait très bien sauf que Jean-Paul a voulu faire du « gromlo ». Nassim était donc le dictateur et Clémence traduisait ses paroles. Je n'ai pas été convaincue pour la simple raison que c'était trop semblable à notre travail de l'année dernière. Enfin elle a essayé de faire le clown et ça a plut à tout le monde. Je suis toujours éblouie par le talent de Clémence qui peut s'adapter à tous les jeux et qui reproduit une émotion intense.


Louise s'est lancée et jouait une schizophrène sur du Novarina, elle se défigurait, courrait, hurlait suite à la demande de Jean-Paul. Elle prenait un plaisir intense à jouer cette scène et elle le transmettait au public. Je la trouve très douée dans ce parti-pris.


Émilie a pris la suite, toujours du Novarina. Elle faisait une vieille dame aigrie qui déteste le théâtre, elle a eu du mal à se concentrer à cause du bruit autour. Elle y est finalement parvenue et était très bien. Elle faisait une vieille femme très stricte, très coincée. Je pense qu'elle pourrait être encore meilleure dans ce rôle. Romane lui a suggéré de faire un enfant qui fait un caprice. Je suis d'accord avec Jean-Paul, on ne voyait pas le texte de la même façon mais la première version était meilleure. (p105)

Nassim a rejoint Émilie pour faire une autre scène (p152). Une mère et son fils traversent le plateau en se disputant. Ils devaient jouer ça comme si la dispute avait éclaté dans les coulisses et que sans le faire exprès ils traversaient la scène en diagonale. Jean-Paul a eu l'idée de faire sortir Nassim avant Émilie, elle remarque qu'elle n'a rien à faire ici et s'adresse au public en jouant la scène précédente. J'ai trouvé que c'était une très bonne idée et j'ai remarqué que la structure de la pièce se mettait en place.

Océane (p160) avait emmené un cadre pour faire une femme qui décrit ce qu'elle voit derrière la fenêtre. D'une voix émue, douce, elle a donné son texte. C'était une scène dramatique, Jean-Paul a demandé si elle pouvait éclairer son cadre avec des petites lumières et Laura a dit qu'elle pouvait l'aider. La deuxième fois elle ne bougeait pas du tout. Jean-Paul voulait qu'elle ait deux gros traits de mascara sous les yeux comme si elle avait passé tout une journée à pleurer. Je n'ai malheureusement pas ressentie l'émotion que transmettait Océane lors de cette scène, du moins la première fois. Même si j'ai trouvé la seconde fois plus touchante, je pense qu'elle a la capacité d'en donner d'avantage. Cette scène peut être très belle.

Lila a fait un morceau de flûte traversière qu'elle a trouvé pour le chœur d' Agamemnon. Jean-Paul et Mme Dubarry ont eu l'idée de mettre ce morceau comme intermède entre les scènes de Novarina.

Anne-Laure a enchaîné avec une scène qu'elle avait déjà travaillé précédemment avec Cyril et Hugo qui la tenait comme si elle devenait folle. Cyril absent, elle l'a joué toute seule dans une folie monstrueuse. J'ai été énormément touchée par son jeu, je trouve qu'Anne-Laure a une facilité déconcertante pour les rôles dramatiques. C'était bien mieux qu'avec Hugo et Cyril.

Julia a fait un rassemblement de répliques p 151, elle a essayé son texte en entrant dans une colère noire et en tournant autour de Romane. Jean-Paul lui a dit que ce n'était pas utile de faire autant de geste, que son émotion se dispersait trop et lui a demandé d'être face au public. Julia a eu tout d'abord du mal à canaliser son énergie mais ensuite elle a réussi à ne plus bouger et a été intense dans son jeu. Elle a été très loin et j'en étais épatée.

Nous avons arrêter Novarina et avons pris du Shakespeare avec la scène entre Manon Catinat et Manon Gouze qui s'est investie dans le jeu d'une force impressionnante. J'ai adoré leur jeu, la scène était bien plus énergique qu'avant. Jean-Paul a voulu créer une sorte d'inceste entre Hamlet et sa mère, alors Manon G devait masser Manon C et lui parler d'une voix sensuelle. J'ai d'abord pensé que Jean-Paul était devenu fou et les filles sur scène aussi, mais elles sont entrées dans le jeu et de ce fait moi aussi.

Pour conclure cette séance, j'ai trouvé que la pièce avait beaucoup avancé et j'ai eu plaisir à faire les exercices au début de l'heure, car en commençant par ça, on se concentre d'avantage et ça nous encourage à travailler pendant les 3 heures. Puis c'était un réel travaille sur la folie, une entrée en matière de l'hôpital psychiatrique.


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