lundi 9 janvier 2012

Journal de bord du 3 janvier 2012

03/01/2012
Aujourd’hui, c’était le 1er cours de l’année 2012. Après les journaux de bords, nous avons fait un exercice, que nous connaissions déjà : deux personnes répètent une phrase chacune, différente. A partir de là, on créée de multiples situations. Ici, c’était « C’est qui le chef ? » « C’est toi le chef ». Les deux personnes inversaient leur phrase au cours de l’exercice .
Manon Lebeaux et Clémence commencèrent. C’était assez drôle, et on a bien vu qu’on pouvait explorer beaucoup de situations différentes : la joie, la colère, la folie… Cela nous renvoie à notre travail de cette année : les mots ne sont que matières.
Puis, il y’eut Louise et Anne-Laure, et Océane et Emilie. La dernière était intéressante, car elles ont inversés les relations : la personne disant « C’est qui le chef » étant censé avoir plus d’autorité sur l’autre. Ici ce fut l’inverse, Océane renversa l’ordre présupposé, pour aller plus loin. Puis, Romane/Julia, et Laëtitia et moi. J’ai encore du mal à y aller à fond : je réfléchis trop au lieu d’être spontané. Nassim a joué avec des accents et des personnages complètement différents. Emma est très bien entrée dans son jeu, cela donnait des résultats vraiment surprenant, que nous n’imaginons pas forcément. Enfin, Marion et Nicolas Doniak.
Après cet exercice pour nous réchauffer après deux semaines de vacances, nous sommes revenus à notre pièce. Anne-Laure a fait une nouvelle proposition, que j’ai pour ma part beaucoup aimé.
Une dizaine d’élèves sont répartis sur la scène. Tous sont allongés. On entend une musique, composée par le frère d’Anne-Laure, très belle, un peu étrange et émouvante à la fois. Anne-Laure se lève doucement et commence son texte, tiré de Novarina, qui parle des hommes, détruisant tout. Les autres se lèvent aussi plus doucement. Anne-Laure parle de l’image de l’homme, qui est représentée par les élèves.
Jean-Paul a proposé que cette scène soit au début, plus précisément, que l’on mette en 1er le texte tiré de la parole de Novarina, puis cette scène, et enfin la mise en forme que nous avons faite au début de l’année. Il a aussi demandé aux élèves sur scène d’avoir du texte également, en lisant la suite du texte. Cette scène nous faisait penser aux hallucinations de Cassandre. C’était assez onirique, on se serait cru l’espace d’un instant dans un autre monde, c’est ce qui fait la beauté de la scène. Jean-Paul a demandé à Anne-Laure d’être face public et de jouer comme si elle voyait ce qu’elle disait approcher, comme une image, en ayant l’air effrayée.
A titre personnel, je pense que la phrase du déséquilibriste enlevée dans cette scène « La seule invention de l’homme c’est la mort » résume tellement Hamlet et Agamemnon qu’il faudrait trouver un moyen de la réutiliser.
Océane a proposé un texte de Novarina qui lui faisait penser à l’asile, car le « je » parle d’une fenêtre et du fait qu’il regarde à l’extérieur. Il y’a vraiment beaucoup de textes dans L’acte inconnu qui peuvent se jouer seul.
Nous avons vu un passage d’Agamemnon, quand Clytemnestre revendique son crime, joué par Clémence, qui m’a encore une fois impressionnée par son jeu. Jean-Paul avait placé son manteau pour symboliser le cadavre, et Clémence dans une démence incroyable, une folie meurtrière. Jean-Paul a également proposé que l’on rajoute la musique d’Anne-Laure. La musique aide vraiment à se mettre dans une ambiance et à porter le texte


Nous sommes passés à la scène entre Hamlet et sa mère, avec Marion, Manon Lebeaux, Manon Catinat, Manon Gouze et Nicolas Lorange.
Le texte étant divisé en deux, nous avons d’un côté Manon Catinat et Manon Gouze et de l’autre Manon Lebeaux et Marion. C’est cette deuxième partie qui a plus été retravaillée, la scène étant assez longue, tout ne pouvait pas être fait.
A la base, le ton était assez agressif mais la scène a fini par s’orienter vers quelque chose de plus murmuré, et doux, peut-être plus touchant. La mise en scène a également changée : au début, Marion tient la tête de Manon, face public, comme si elle la forçait à se regarder dans un miroir. C’est une mise en image de ce que dit à Hamlet à sa mère, qui la force à reconnaitre ses péchés, ses fautes.
Le jeu entre Hamlet et sa mère est vraiment beaucoup plus chargé d’émotion. On sent beaucoup l’amour de la mère envers son fils, elle pense qu’il est fou et veut s’occuper de lui. Hamlet, c'est-à-dire Marion, est beaucoup plus « gentil » et plus triste aussi devant sa mère qui ne le comprend pas. Jean-Paul a encore demandé qu’on mette la musique d’Anne-Laure, qui semble se prêter à toutes les scènes. On pourrait l’imaginer comme thème central du spectacle.
Enfin, nous avons vu la scène des fossoyeurs, par Cyril et Mathieu. Plusieurs mise en scène ont été testé, par exemple, comme si les deux personnages allaient se battre, mais ça ne marchait pas. Cette scène est assez drôle, et il faudrait vraiment trouver une façon de la monter. Comme c’était la fin de séance, nous ne sommes pas allés plus loin.

Lila

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