samedi 8 octobre 2011

Journal de Bord, le 04/10/2011

Aujourd'hui, après avoir fait la traditionnelle lecture des journaux de bord, nous avons analysé les différentes interprétations des personnages énumérés par le déséquilibriste dans l'Acte Inconnu.

Jean-Paul, inspiré par « Le Geste Psychologique » d'Anton Tchekov, nous a expliqué que moins l'on cherche à illustrer un personnage, plus on lui donne du sens. Ensuite, Laura nous a fait écouté une musique magnifique et inquiétante à la fois, classique avec une voix et des sonorités au consonances orientales, d'Armand Amar, intitulée « La Genèse ». Ce nom rappelle le travail de V. Novarina sur la Genèse, il a en effet traduit la bible, et pour lui la création est une « genèse constante ».

Nous avons ensuite commencé une improvisation sur du texte extrait de l'Acte Inconnu , pour ceux qui en avaient appris. Comme j'étais aphone, je n'ai pas pu participer oralement. Clémence, Nassim et Cyril se sont portés volontaires, ainsi que Laura et Louise pour de la danse. Ils devaient tous les cinq partirent du sol, dans une mouvance lente, portée par la musique apportée par Laura, et faire émerger des émotions. Leur progression était émouvante, leur voix et leur ton parfaitement accordés sur la musique, particulièrement celle de Clémence, qui a une voix qui porte très bien pour le théâtre, une voix très juste. Puis Romane est rentrée sur le plateau, Jean Paul à côté d'elle lui dictant du texte d'une voix neutre. Romane répétait avec une voix très triste, empruntée par la douleur, mais sans en faire trop, tout en traversant le plateau, lentement, et debout contrairement aux autres toujours au sol. Ils ne soulevaient leur corps du sol que pour dire leur texte, tout en jouant sur les répétitions, comme si le texte les tirait vers le haut, puis ils retombaient au sol, dans un état larvaire. Emma remplace ensuite Jean Paul pour dicter le texte à Romane, et cependant même si sa voix est elle aussi très juste, je trouve que deux voix féminines rendent moins bien dans la répétition. Le groupe a recommencé plusieurs fois l'improvisation, et les autres devaient rentrer quand ils le sentaient pour donner une phrase ou un geste, un mouvement. Un deuxième groupe s'est formé sur le plateau à l'évocation de « l'éternel » dans le texte de Romane. La plupart des personnes de la classe restantes le composait, dans un ensemble de corps pouvant représenter plusieurs espaces : la mort, les visions de Cassandre et celles d'Hamlet, les Enfers d'Hadès...
Puis Nassim rejoint Emma, et encadre Romane avec elle. On recommence à nouveau l'improvisation, cette fois Nassim commence à parler sans la musique, et avec les corps qui rampent au sol, cela crée un effet étrange, dérangeant. La musique s'entend petit à petit, Romane rentre, dramatique, encadrée par Emma et Nassim. Anne Laure sur une chaise, et Clémence toujours au sol dansant avec Louise, elles ont toutes deux du texte. Puis s'ajoute Océane, à qui Romane répète tout ce que lui dicte Emma, l'éternel d'Océane est Romane, l'éternel de Romane est le groupe à l'autre bout du plateau. L'effet est dramatique. Puis c'est Laura qui remplace Océane, tout en dansant. Tous les corps convergent ensuite vers l'éternel, la masse compressée et oppressée de personnes. Le plus difficile sera de trouver des espaces de paroles, de se coordonner afin que chacun participe. Jean Paul a ensuite l'idée de faire évoluer l'idée que le texte tire la personne vers le haut, et que celle ci retombe quand elle a terminé sa réplique; ainsi, Louise doit « tirer » Clémence vers le haut, qui a comme des sursauts mais retombe dés qu'elle se tait. Viens se greffer ensuite une nouvelle idée, sur la formation de l'éternel. Nous le formons avec des « cadavres », tirant d'autres cadavres, en traversant tout le plateau pour ensuite nous placer en épi, allongés au sol. Avec Manon Catinat et Mathieu, nous portons Manon Gouze, ils lui tiennent les bras, et ses jambes reposent sur mes épaules. Une fois tous les corps placés en épi, l'éternel se forme, deux lignes face à face, puis nous mimons une vague avec les bras, pour interpréter les corps qui passent dans l'au delà. Cette création toute entière relie les 3 oeuvres du programme,
Hamlet de William Shakespeare, Agamemnon d'Eschyle et bien évidemment L'Acte Inconnu de Valère Novarina, par exemple les cadavres sont ceux des 3 pièces, Agamemnon, Cassandre, Ophélie, etc.. De plus, pendant le déroulement de toute cette interprétation, nous allons rajouter Cyril déguisé en monstre, qui plongera la tête d'Océane dans l'eau, récitant un texte de Cassandre pendant ses quelques moments de respiration, évoquant là encore Ophélie dans l'eau.

Costumes & accessoires à réfléchir : robes blanches donnant l'impression d'être transparentes, voile rouge transporté par la vague de l'éternel.


Anton Tchekhov : http://fr.wikipedia.org/wiki/Anton_Tchekhov
Armand Amar - La Genèse : http://www.youtube.com/watch?v=PKgg0RdXGXA

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